Anastasia Panenko soutient sa thèse

Anastasia Panenko soutient sa thèse

Thèse dirigée par Céline Lutoff (Enseignante-chercheuse, UGA) et co-dirigée par Emmanuelle George (Ingénieure-chercheuse HDR, LESSEM, UGA)

 

Sujet de thèse : Vers le développement de services d'adaptation. Observation de l'adaptation au changement climatique à différentes échelles spatiales.

 

Composition du jury :

Céline Lutoff Co-directrice de thèse, enseignante-chercheuse, Universite Grenoble-Alpes (IUGA)
Marcela Brugnach, professeure, Ikerbasque, Basque Centre for Climate Change (BC3)
Wolfgang Cramer, professeur des universités, Université Aix-Marseille
Caroline Larrivee, chargée de recherche, Ouranos (Université Laval)
Jean-Christophe Dissart, professeur des universités, Université Grenoble-Alpes (IUGA)
Emmanuelle George, Co-directrice de thèse, ingénieure-chercheuse HDR, LESSEM, INRAE

 

Résumé :

Cette thèse vise à comprendre les services d'adaptation climatique et leurs places dans la gouvernance multi-niveau de l'adaptation au changement climatique. Jusqu'à présent, lorsqu'elle décrit la valeur de ces services pour l'élaboration de politiques d'adaptation, la littérature a accordé peu d'attention aux contextes institutionnels. Nous faisons l’hypothèse que ces services peuvent être impactés par l'articulation de la gouvernance de l'adaptation, car les approches de l'intégration verticale et horizontale de l'adaptation diffèrent d'un pays à l'autre. Notre idée est donc d'aborder les produits, les services et les systèmes de connaissance-action dans le cadre de ce paysage, et de s'attaquer aux obstacles et aux facteurs stimulant leur développement et leur utilisation. Pour éclairer ces sujets, nous avons adopté une approche mixte combinant des méthodes qualitatives et quantitatives pour cartographier le développement des services d'adaptation au changement climatique, et pour évaluer le potentiel de ces services avec leurs « utilisateurs » et « producteurs ».

 

Les services climatiques sont illustrés du point de vue des interactions science-politique (Funtowicz et Ravets, 1990; Nowotny, Scott et Gibbons, 2001 ; Spruijt et al., 2014 ). De fait, la 1ère génération de services climatiques a pris la forme de projections, de cartes ou de rapports de vulnérabilité (Goosen et al., 2014). Ces services ne correspondaient pas aux demandes des décideurs (OMM, 2011; Lúcio and Grasso, 2016 ). D'où notre intérêt pour les services d'adaptation (la 2ème génération) car ils fournissent des mécanismes d'échange de connaissances afin de mieux exploiter les projections climatiques (Weichselgartner et Arheimer, 2019). Plus précisément, nous étudierons les organisations frontière offrant des services d'adaptation, car elles ont été identifiées comme une solution pertinente pour combler le fossé entre la science et la politique (Cvitanovic et al., 2015; Choi et al., 2016). Notre objectif n'est pas seulement d'identifier les inadéquations potentielles entre l'offre et la demande en science de l'adaptation, mais aussi d'illustrer les ingrédients clés qui ont permis aux organisations frontières de traverser la « vallée de la mort » séparant décideurs et scientifiques (Buontempo et al., 2014).

 

Nous avons mené une étude sur la gouvernance de l'adaptation en France, et sur les besoins de connaissances des collectivités locales en région Auvergne-Rhône-Alpes. En effet, l'adaptation concerne encore une petite partie des plans climats locaux, même s'il y a eu une amélioration significative entre la première (PCET) et la deuxième (PCAET) génération de plans climat. De plus, les points de vue sur ce qu'est l'adaptation varient entre les intercommunalités, reflétant plusieurs divergences dans l'élaboration des politiques d'adaptation. Quant aux produits d'adaptation disponibles, ceux-ci accompagnent rarement les intercommunalités à toutes les étapes des cycles d'adaptation (Goosen et al., 2014). Les autorités locales rencontrent des difficultés à encadrer l'adaptation, mais aussi à suivre et évaluer leurs progrès. Par conséquent, nous plaidons pour la gestion de l'adaptation. En fait, l’adaptation que l’on qualifie parfois de problème pernicieux, ne peut être résolue (Churchman, 1967). Sur la base de nos résultats, nous soutenons que les besoins en connaissances des autorités locales ne sont pas couverts par les produits d'adaptation et que le développement de services d’adaptation est aujourd’hui nécessaire.

 

 

Mots clés : adaptation au changement climatique, gouvernance de l'adaptation, services d'adaptation



Chercheur.e.s impliqué.e.s : 

Ouvert à tous