Invitée : Elodie Giroux, professeure en philosophie des sciences et de la médecine à l'Université Jean Moulin Lyon 3
Le statut de l’épidémiologie est ambigu : discipline entre science naturelle et science sociale de par ses méthodes, ses objets et ses finalités. Son histoire et son rapport à l’environnement sont marqués par d’importants débats sur son statut et son lien avec la santé publique. La manière dont elle a thématisé et intégré l’environnement dans son approche des maladies est corrélée à la façon dont ce statut est envisagé. Les facteurs environnementaux, difficiles à mesurer, ont eu tendance à être relativisés au profit de facteurs physiologiques ou comportementaux à mesure que l’épidémiologie a voulu prendre sa part dans l’analyse causale et se rapprocher des sciences biomédicales. Mais certains épidémiologistes ont néanmoins continué à défendre l’importance d’une prise en compte des facteurs sociaux et écologiques, l’épidémiologie étant alors même décrite comme la discipline la mieux placée pour développer une vision « écologique » (au sens d’une approche multiniveau) de l’étiologie des maladies. Le récent concept d’« exposome », défini comme la somme totale des expositions environnementales internes et externes touchant un individu tout au long de sa vie, pourrait apparaître comme une manière de renforcer cette perspective. A moins que ce ne soit une autre forme de naturalisation de l’environnement social ? Cette question sera posée après un bref historique des manières d’appréhender l’environnement en épidémiologie et après avoir examiné la manière dont l’épidémiologie sociale entend articuler le social et le biologique.
Attention: l'accès à la salle A06 du Bâtiment Michel Dubois, sur le Domaine Universitaire, est soumis à la présentation d'un pass sanitaire.
Lien zoom et/ou accès à la salle sur demande, merci de contacter solene.billaud@univ-grenoble-alpes.fr).
Lien d'inscription : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfogJzHtopdDrKoqFtpcKdtR-i0QISe0Dk6SG1TpsjIImITew/viewform?usp=sf_link
