Flore Vigné soutient sa thèse

Flore Vigné soutient sa thèse

Thèse dirigée par Marie-Christine FOURNY, Professeure émérite, Université Grenoble Alpes, et codirigée par Pierre-Antoine LANDEL, Maître de conférences,  Université Grenoble Alpes

 

Sujet de thèse : La patrimonialisation transformative : les héritages industriels dans la transformation des ruralités. Le cas des Monts d’Ardèche

 

Composition du jury :

Laurence BARTHE, Maîtresse de conférence, Université Toulouse Jean Jaurès

Richard BONIN, Chef de service, Parc naturel régional des Monts d’Ardèche

Edith FAGNONI, Professeure des universités, Sorbonne Université

Marie-Christine FOURNY, Professeure émérite, Université Grenoble Alpes

Simon EDELBLUTTE, Professeur, Université de Lorraine

Pierre-Antoine LANDEL, Maître de conférence, Université Grenoble Alpes

Michel RAUTENBERG, Professeur, Université Jean Monnet

Vincent VESCHAMBRE, Professeur, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon

 

Résumé :

La thèse a pour objet le processus conjoint de patrimonialisations des héritages industriels des  Monts d’Ardèche et de transformations des ruralités. L’étude a été menée dans le cadre d’une  thèse en Convention Industrielle de Formation par la REcherche (CIFRE) liant la doctorante  au Parc naturel régional (PNR) des Monts d’Ardèche et au laboratoire PACTE, via son antenne  ardéchoise le Centre d’Etudes et de Recherches sur les MOntagnes SEches Méditerranéennes  (CERMOSEM). 

 

L’hypothèse principale explorée dans ce travail est celle d’une patrimonialisation  transformative, qui accompagne les changements des ruralités. La première partie pose les  bases théoriques, pratiques et méthodologiques. La patrimonialisation transformative fait suite aux réflexions sur la ressource patrimoniale (considérant à la fois les acteurs, les objets  et les projets patrimoniaux dans leurs rapports au temps et aux valeurs du projet) et  l’expérience patrimoniale (mettant l’accent à l’échelle micro sur les pratiques et les  représentations en construction et en tension). Elle interroge alors les trajectoires des espaces  ruraux mais aussi les ruralités, c’est-à-dire les rapports à l’espace, via les modes d’habiter. Le  cas des Monts d’Ardèche questionne la prise en compte des héritages industriels ruraux,  nombreux dans cette région et signifiants pour son histoire : elle révèle les liens entre des  artefacts issus du passé et la société locale actuelle. Ces héritages sont marginalisés, par leur  caractère industriel, par leur caractère rural, et par la combinaison paradoxale de ces deux  caractéristiques. Le constat est que la patrimonialisation se justifie difficilement sans faire  appel à un nouvel usage ; de ce fait, elle peut venir appuyer un projet plus global.  

 

L’analyse empirique menée sur les Monts d’Ardèche, qui constitue les parties deux et trois de  la thèse se réalise en deux temps et à deux échelles. Elle croise des données issues, de  recensement des sites industriels anciens, d’études de cas et de participation observante en  immersion dans le terrain. Nous questionnons d’abord les devenirs des héritages industriels  ardéchois à travers les liens construits sur le temps long avec la société locale, en nous appuyant  sur un recensement de 700 sites industriels antérieurs aux années 1960. Ces liens révèlent la  place des sites industriels, au travers de leurs usages successifs. Ils permettent d’établir les trajectoires territoriales d’un espace rural, de la perte de ces liens dans la marginalisation ou  la banalisation, à leur prise en compte dans la territorialisation. La patrimonialisation participe à cette dernière trajectoire par une réactualisation de ces liens dans un ancrage territorial. Pour  approcher les dimensions expérientielles, nous considérons ensuite trois opérations  particulières (Le Moulinon à Saint-Sauveur-de-Montagut, le moulinage de Pont-de-Veyrières  à Chirols et La Nouvelle Manufacture à Saint-Martin-de-Valamas) pour analyser des  patrimonialisations insérées dans des dynamiques d’innovations sociales : entreprise  responsable, collectif d’habitants et porteurs de projets culturels. Ils rendent compte d’une 

 

forme originale de patrimonialisation transformative qui remémore les activités passées tout  en revitalisant le présent. Les acteurs insèrent la dimension patrimoniale dans leurs projets  territoriaux, ils manifestent d’une intention sur l’espace rural, infléchie par la  patrimonialisation elle-même. L’analyse des projets et des opérations met en avant plusieurs  modalités de transformations des ruralités, à travers l’ancrage au lieu, l’intégration d’une  trajectoire écologique et le renouveau d’une identité locale. 

 

En final, la thèse s’inscrit dans la lignée des travaux portant sur les interactions entre  patrimoine et territoire, elle propose un point de vue original en examinant un double  processus de patrimonialisation et de territorialisation, via la transformation des ruralités, et  en montrant comment il accompagne un projet social. 

 

Mots clés : patrimonialisation, héritages industriels, transformation,  innovation sociale, ruralités, modes d’habiter.



Chercheur.e.s impliqué.e.s : 

Ouvert à tous