Garder un troupeau et sauvegarder la nature ? Nouveaux entrants et anciens bergers face à l’écologisation du travail de garde en alpage

Garder un troupeau et sauvegarder la nature ? Nouveaux entrants et anciens bergers face à l’écologisation du travail de garde en alpage

Cette communication étudie les modalités de l’écologisation des pratiques professionnelles dans le travail de gardiennage de troupeaux en alpage ainsi que ses effets sur les travailleurs.

 

Dans un métier d’exécution agricole peu qualifié, l’intégration de règles et de finalités environnementales conduit à un accroissement et à une diversification des tâches de travail ainsi qu’à une codification accrue de ces dernières. Élaborée à différents échelons des pouvoirs publics, diffusée et imposée de façon variable, l’écologisation des pratiques de garde modifie les exigences et les compétences physiques et intellectuelles nécessaires pour tenir le poste. Parce qu’elle introduit de nouveaux critères d’évaluation des travailleurs, elle participe aussi d’une lutte de classement à l’intérieur de la profession. La redéfinition du métier de berger, qui de gardien de troupeaux doit devenir gestionnaire d’alpage, est particulièrement ajustée et profitable aux nouveaux entrants dans la profession qui sont en reconversion sociale, dotés en capital culturel et scolaire. Elle conduit, dans certains contexte, à disqualifier les anciens, déjà là, moins dotés scolairement et surtout orientés par un autre rapport au territoire et à la pratique professionnelle. Cette présentation s'inscrit dans une recherche doctorale en cours sur les mobilités sociales vers le métier de berger d'alpage et les transformations de ce dernier au cours des dernières décennies. Les matériaux mobilisés proviennent d'une enquête ethnographique associant observations participantes et entretiens approfondis auprès de bergers et de bergères en activités dans les Alpes françaises.



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