Le vendredi 14 octobre, de 14h à 16h, le séminaire Régulations aura le plaisir d’accueillir Haud Guéguen (maîtresse de conférences en philosophie au Cnam) et Laurent Jeanpierre (professeur de sciences politique, univ. Paris 1) à l’occasion de la sortie de leur ouvrage, La perspective du possible. Comment penser ce qui peut nous arriver, et ce que nous pouvons faire.
Interrogeant les conditions d’analyse du possible, cet ouvrage renouvelle une tradition de pensée qui inspire la sociologie et la théorie critique depuis leurs origines. Face à la délimitation et à la préemption des possibles qu’opère tout pouvoir, il invite à « porter un autre regard sur les possibilités latentes qu’enferme le réel » (voir ci-dessous le quatrième de couverture).
Le rapport ambivalent que nous entretenons à l’égard du possible est révélateur des difficultés à transformer en profondeur la société. Exalté par le capitalisme sous la forme du potentiel, confondu avec le désirable par ceux qui lui opposent des alternatives, le « possible » n’est, pour la plupart, qu’une chimère, quand il n’est pas le paravent de la destinée. Face à la délimitation et à la préemption des possibles qu’opère tout pouvoir, nous ne pourrons rouvrir l’horizon qu’en portant un autre regard sur les possibilités latentes qu’enferme le réel.
Ni prophétie, ni programme, prévision calculée ou utopie de papier, la perspective du possible proposée dans cet ouvrage entend dénaturaliser l’avenir en prenant au sérieux les potentialités du présent. Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre renouvellent ainsi une tradition de pensée qui, puisant dans les œuvres de Marx et de Weber, inspire la sociologie et la théorie critique depuis leurs origines. Ils montrent sa fécondité pour cartographier les possibles avec rigueur et penser stratégiquement la question de leur actualisation.
Le dernier siècle a séparé et souvent opposé l’utopie, les sciences de la société, la critique sociale et l’émancipation, pourtant unies chez les socialistes révolutionnaires. Il s’agit de les rassembler à nouveau pour restaurer les conditions de l’espérance. Tel pourrait bien être, aujourd’hui, l’antidote à la fois savant et politique à l’impuissance de la critique et des gauches.
Organisation de la séance : Thomas Boccon-Gibod (maître de conférences en philosophie, associé à l'Institut de Philosophie de Grenoble (IPHIG) UGA), Martine Kaluszynski (directrice de recherche en science politique, Pacte, UGA) et Guillaume Roux (chercheur en science politique, Pacte, UGA)
Discussion : Thomas Boccon-Gibod et Guillaume Roux