Journée d’étude « Questions de méthodes »

[REPORT] Journée d’étude « Questions de méthodes »

MaJ du 22/02/23 : cet événement est reporté à une date ultérieure.

 

La journée d’étude « Questions de méthodes » est l’occasion d’entrer dans les coulisses de la production de connaissances, de mettre à la discussion des enjeux et des difficultés rencontrées sur des terrains de recherche variés ou des techniques et des manières de faire expérimentées par les différents chercheur.euses. Cette journée est organisée et animée par les étudiant.es et les enseignant.es du parcours de sociologie du master de Sciences Sociales de l’Université Grenoble Alpes (Sociétés Contemporaines à l’Ère du Numérique – SCEN) avec le soutien de la MSH Alpes et du laboratoire PACTE. La journée est ouverte à l’ensemble des étudiant.es, doctorant.es, chercheur.euses et enseignant.es chercheur.euses. 

 

Au programme : 

 

10h. Accueil et présentation de la journée.

 

10h30 à 12h. Intervention de Perrine Poupin, chargée de recherche au CNRS, Université Grenoble Alpes, CNRS, ENSAG, AAU-CRESSON

« Réaliser, collecter en ligne et analyser des images dans le cadre de mobilisations collectives en Russie. Une ethnographie filmique et numérique »

Mes recherches sur différentes mobilisations collectives en Russie se sont appuyées sur des enquêtes filmiques. Les images sont partie prenante des luttes. Pour les étudier, j’ai mis au point au fil de mes terrains une démarche d’ethnographie visuelle. Celle-ci est d'abord une expérience d’observation filmique, expérimentale, qui s’inscrit dans une démarche inductive : filmer et regarder ses films permet au chercheur de mieux observer et analyser les activités étudiées. Ensuite, cette démarche inclue une ethnographie numérique, en ligne des récits et des images, notamment des vidéos, diffusées et commentées sur Internet, dans les réseaux sociaux numériques, par les participants des mobilisations. Il s’agit d’analyser cette production et cette réception faites par les communautés au cours de la mobilisation. Dans ce cadre, réaliser soimême des vidéos permet de faire l’expérience du monde des images à l’intérieur de communautés de production et de réception et de découvrir leur sens du point de vue des acteurs.  Enfin, il s’agit pour moi de présenter la formidable production filmique des personnes en lutte, à destination des réseaux sociaux numériques. Pour le chercheur, présenter et faire revivre ces œuvres filmiques, c’est prendre soin de celles-ci et des personnes, qui sont des producteurs et des interprètes actifs d’images. Ces images restent la plupart du temps anonymes ou tombent rapidement dans l’oubli et les oubliettes d'Internet. 

 

12h13h30. Pause méridienne.

 

13h30 à 15h. Intervention de Pierre Brasseur « Les bons et les mauvais entretiens en terrains sensibles, santé, handicap, sexualité » , chercheur associé au laboratoire Pacte

« Les bons et les mauvais entretiens »

Cette communication porte sur le processus de recherche de sujets considérés comme sensibles en raison de la nature des questions posées ou des caractéristiques des personnes interrogées. Par le biais d'un examen de mes recherches antérieures sur la santé, la sexualité et le handicap, et d'une revue de la littérature, je souhaite savoir s'il existe une bonne façon d'aborder les théma tiques sensibles et si une méthodologie spéciale doit être mise en œuvre pour les sujets plus "vulnérables". Je propose un exemple de la manière dont cette question pourrait être abordée dans les écrits sociologiques, suggérant qu'il est important de rendr e visibles les jugements et les options explorés dans la recherche, non pas pour révéler la sensibilité du sociologue, mais pour montrer comment l'objet d'étude pourrait être conçu différemment. En effet, les hypothèses du chercheur sur les personnes inter rogées influencent le processus de recherche et ce qui est considéré comme un bon entretien du point de vue du sociologue, de la personne menant l’interview, et de l’interviewé.e.

 

 

15h30 à 17h. l'U Intervention de Marion Tillous , maitresse de conférences à l'Université Paris 8, UMR LEGS

« Quelles méthodes pour appréhender la dimension spatiale des violences de genre ? »

Voilà près de cinquante ans que, sous l’effet des revendications féministes, les violences envers les femmes et, plus récemment, les « violences fondées sur le genre » ont fait l’objet d’une politisation engageant de nombreuses instances de la vie sociale. La question est devenue un objet de savoirs à la faveur de la mobilisation de militantes dans le champ académique, et l’épistémologie féministe a permis de cerner les logiques communes à tous les phénomènes de violences fondées sur le genre. Parmi les différentes disciplines engagées dans ce domaine, la géographie a fait une entrée récente mais certaine, permettant de prendre en considér ation la manière dont l’espace est à la fois le support et l’outil de reconduction des rapports de domination de genre. L’objet de cet atelier sera tout à la fois de orts de genre donner des exemples de méthodes mobilisées pour appréhender la dimension spatiale des rapp à travers le cas des violences conjugales, et de formuler des propositions pour une plus grande mobilisation des outils de la géographie sociale pour l’étude des rapports de genre à l’avenir.



Chercheur.e.s impliqué.e.s : 

Ouvert à tous