Thèse codirigée par Luc GWIAZDZINSKI, Professeur, ENSA Toulouse, et par Philippe BOURDEAU, Professeur, Université Grenoble Alpes
Sujet de thèse : La marche en milieu métropolitain : entre marchabilité potentielle et pratiques individuelles effectives. Une première approche à l’échelle de Grenoble, Saint-Etienne, Lyon et Paris
Composition du jury :
M. Vincent KAUFMANN, PR, LASUR, École Polytechnique Fédérale de Lausanne
Mme. Nacima BARON, PR, LVMT, Université Gustave Eiffel,
M. Matteo COLLEONI, PR, Université de Bicocca à Milan,
M. Luc GWIAZDZINSKI, PR, LRA, École Nationale Supérieure d'Architecture de Toulouse,
M. Philippe BOURDEAU, PR, PACTE, Université Grenoble Alpes,
M. Sébastien LORD, PR, École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Université de Montréal,
Mme. Aysegül CANKAT, PR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble,
Mme. Jenny LEUBA, Cheffe de projet, Association Mobilité piétonne Suisse,
Résumé :
La transition des mobilités quotidiennes vers des modes alternatifs à la voiture individuelle constitue aujourd’hui un fort enjeu de société. La question de la marche apparait encore timidement dans les politiques d’aménagement urbain. À partir des années 2000, plusieurs municipalités en France ont commencé à se saisir de la question en aménageant des cheminements piétons. Cette tendance s’est accélérée avec la crise sanitaire du Covid-19 qui a conduit à aménager en urgence des pistes cyclables. Mais à la différence d’autres pays du Nord de l’Europe, la France est coupée en deux sur ce sujet avec d’un côté les métropoles qui mettent en place des aménagements pour encourager les mobilités actives - dont la marche - et de l'autre, les territoires péri-urbains et éloignés où tout est encore organisé autour de la voiture. En ce sens, les territoires que nous habitons sont dotés d’une "marchabilité potentielle" différenciée. En France, les effets de l’environnement bâti sur les pratiques de la marche dans la vie quotidienne sont encore peu étudiés. Cette thèse contribue à la réflexion en interrogeant le rôle de ces éléments dans les pratiques effectives de la marche. À partir du cas des métropoles de Grenoble, Lyon, Saint Étienne – et un zoom sur Paris –, l’objectif est de comprendre les liens entre pratiques effectives de la marche et "marchabilité potentielle". La recherche repose notamment sur la construction d'indicateurs sur la marchabilité et l'analyse des données sur les mobilités quotidiennes, sur les résultats d’une enquête par questionnaire sur les pratiques et représentations de la marche et sur des entretiens semi-directifs auprès de marcheurs réguliers. En première partie, une revue internationale de la littérature sur la marche en ville et une sélection de travaux sur la place de la marche dans les mobilités quotidiennes et la « ville marchable » permettent d’orienter la réflexion sur l’examen du rapport entre « marchabilité potentielle » et pratiques effectives. La deuxième partie présente les méthodes, les bases de données et explore la diversité des contextes urbains et des politiques des transports des métropoles considérées. La troisième partie est centrée sur la diversité des pratiques de mobilité quotidienne de leurs habitants. La quatrième partie débouche sur une caractérisation des typologies de marchabilité des villes. L’analyse montre que la propension à la marche diffère selon les types d’espaces étudiés. Au-delà de la marchabilité potentielle, l'enquête par questionnaire et les entretiens individuels suggèrent également que le recours à la marche dépend d'autres éléments : représentations de la marche et des autres moyens de transport, contraintes temporelles, pratiques dans l’enfance et l’adolescence ou quête d’une expérience sensible, plaisir, liberté, détente, sobriété, rencontre…
Mots clés :
Marche, mobilités quotidiennes, marchabilité potentielle, pratiques piétonnes, disparités géographiques, modélisation de réseaux pédestres, représentations.