Séverine Louvel soutient son HDR

Sujet : L’institutionnalisation de la recherche interdisciplinaire. La nanomédecine en France et aux États-Unis

Le jury sera composé de​ :

  • Michel Dubois, directeur de recherche CNRS, laboratoire « Epigénétique, Données, Politique », UMR CNRS/UCLA (rapporteur)
  • Michel Grossetti, directeur de recherche CNRS et directeur d’études à l’EHESS (garant et rapporteur)
  • Dominique Vinck, professeur à l’Université de Lausanne (rapporteur)
  • André Grelon, directeur d’études à l’EHESS, Centre Maurice Halbwachs, (examinateur)
  • David Pontille, directeur de recherches au CNRS, Centre de Sociologie de l’Innovation (examinateur).

 

Résumé du mémoire original :

La recherche interdisciplinaire parait avant tout se développer au moyen de projets et de réseaux fluides ou régulièrement recomposés, et échapper à ce titre aux routines et structures disciplinaires. Cette vision est particulièrement courante parmi les gestionnaires de la recherche, qui dénoncent depuis des décennies les « silos » disciplinaires et promeuvent l’interdisciplinarité comme principe d’organisation de la science. Cependant, elle n’explique pas comment les domaines interdisciplinaires acquièrent une certaine pérennité, s’ils s’appuient ce faisant sur les disciplines ou au contraire les affaiblissent.

Ce mémoire explore les politiques de l’interdisciplinarité par lesquelles scientifiques et gestionnaires de la recherche institutionnalisent la recherche interdisciplinaire. Il étudie la constitution, depuis le début des années 2000, d’une spécialité des nanotechnologies, la nanomédecine, parfois prise en exemple de la nécessité de dépasser les frontières disciplinaires pour innover. Cette recherche ne s’ajoute pas à la liste, déjà longue, des études de cas sur le travail scientifique interdisciplinaire. À l’inverse, son parti-pris méthodologique et analytique est d’explorer ces politiques de l’interdisciplinarité dans plusieurs arènes, des plus « micro » - le laboratoire de recherche – aux plus « macro » - les politiques scientifiques nationales, l’organisation internationale des communautés scientifiques –. Le mémoire ne se prononce pas a priori pour ou contre la disparition des disciplines mais interroge la place respective des disciplines et de l’interdisciplinarité dans l’organisation des sciences et le pilotage de la recherche. À partir d’une enquête sociologique approfondie en France et aux États-Unis, il éclaire les acteurs et les processus locaux, nationaux et internationaux qui stabilisent un domaine interdisciplinaire dans les agences nationales de financement, les pôles universitaires, enfin les instances d’attribution par les pairs de la reconnaissance scientifique.

 

Mots-clés : sociologie ; recherche publique ; politiques scientifiques ; disciplines et interdisciplinarité dans les sciences. 



Chercheur.e.s impliqué.e.s :