Auteur.e.s : Abigail Bourguignon, Kevin Diter, Holly Hargis, Wilfried Lignier, Hélène Oehmichen, Julie Pagis, Julien Vitores (présenté par Kevin Diter et Holly Hargis). Séance animée par Pierre Mercklé.
La sociologie a fait peu de place aux frères et sœurs dans la sociogenèse du genre. Fondé sur l’Enquête Longitudinale Française depuis l’Enfance, et en interrogeant d’abord les pratiques ludiques les plus liées à une position de genre (poupées, voitures), l’article montre que les frères et sœurs contribuent par un effet d’entraînement à la différenciation de genre. Cet effet n’est cependant pas indépendant de l’implication parentale. Cette implication reste, d’une part, déterminante pour des pratiques moins polarisées du point de vue du genre (comme le dessin, les puzzles), qui distinguent de fait différemment les ainé·es des cadet·tes. D’autre part, pour que les effets d’entraînement entre enfants existent, il faut que les parents laissent les enfants à leurs jeux. L’article interprète cette implication à géométrie variable en relation avec les stratégies de reproduction des parents : la reproduction de la position de classe, notamment par des jeux « éducatifs », semble concurrencer la reproduction du genre des enfants.