Une petite  ville dans ses échelles et ses réseaux : le cas de la Station  Biologique de Roscoff (Popsu Territoires)

Une petite ville dans ses échelles et ses réseaux : le cas de la Station Biologique de Roscoff (Popsu Territoires)

Intervenant : Josselin Tallec, Pacte

 

Quelles peuvent être les places occupées par une petite ville dans la production de connaissances scientifiques ? La science peut-elle contribuer au développement de l’activité économique locale ? Élaboré en partenariat avec la Station Biologique de Roscoff et le PETR du Pays de Morlaix, ce projet de recherche-action a cherché à comprendre et à décrire l’évolution des fonctions orchestrées par une petite ville dans la production et la valorisation de connaissances scientifiques à différentes échelles spatiales. Le cas de la ville de Roscoff dont la Station Biologique constitue un des principaux et plus anciens centres français et européen en biologie et écologie marine a servi de point d’appui à cette démarche. Créée en 1872, ce sont actuellement près de 300 personnes qui contribuent au développement quotidien d’activités de recherche, d’enseignement et de transfert de technologie. Naturellement inscrite dans une diversité de partenariats et de réseaux, la Station s’est néanmoins longtemps concentrée sur ses seules missions de recherche fondamentale. Désormais, les scientifiques et les développeurs locaux interrogent les différents rôles que pourrait jouer cette institution en matière de développement territorial. En effet, des start-up essaimées du laboratoire naissent, des collaborations industrielles se développent et se densifient et des acteurs économiques locaux sollicitent de manière croissante l’expertise de la Station. C’est dans ce contexte que depuis 2014, les acteurs scientifiques et politiques travaillent de concert à la préfiguration du premier parc scientifique de l’hexagone dédié aux biotechnologies marines. Au regard de ces éléments, il apparaît que les petites villes peuvent constituer des « centralités d’innovation ». En l’occurrence et à l’instar de territoires métropolitains, elles peuvent être en capacité de développer des fonctions de production et de coordination d’innovations au bénéfice d’activités scientifiques et économiques à différentes échelles spatiales et donc non exclusivement locales. Deux objets d’études ont été plus particulièrement investis. Dans un premier temps, l’évolution récente de l’activité scientifique du site (ex : des publications, des programmes de recherche) et la valorisation économique de ses résultats  (ex : des brevets, des collaborations industrielles) ont été mises en perspective. Par la suite et en mobilisant une méthode mixte où dialoguent des traitements quantitatifs de données et la conduite d’entretiens, une analyse géographique des relations scientifiques et industrielles du site a été réalisée. Des interdépendances mondialisées et organisées autour de la petite ville de Roscoff se sont ainsi dessinées. L’intérêt est alors de comprendre l’émergence et l’évolution de ces relations pouvant constituer des ressources utiles au développement économique du territoire. L’étude de ce segment original de l’activité quotidienne des petites villes peut dès lors esquisser quelques pistes de réflexions sur les conditions du développement d’une petite ville pensée dans ses relations avec les « autres » territoires.



Chercheur.e.s impliqué.e.s : 

Cycle de séminaire : 
Ouvert à tous