Après une thèse de science politique sur les maires ruraux (sous la direction de Pierre Muller), Alain Faure a mené des recherches empiriques variées sur l’action publique territoriale et ses élites. Ses travaux portent sur la décentralisation, le « métier » d’élu local et la médiation politique "sensible" des leaders territoriaux, à la croisée de leur trajectoire, des pressions et tensions au quotidien de leur activité et au miroir des promesses qu'ils adressent à leurs électeurs. L'approche est engagée dans une perspective comparée (France, Italie, Canada, Japon) et à partir d'une méthodologie inductive et intimiste (entretiens anonymisés). Les principaux résultats concernent le rôle de « passeurs de sens » joué par les leaders politiques des grandes collectivités territoriales. Procédant par énigmes (le poids du passé, le gout du pouvoir, le pouvoir des mots…), il décrypte les indices d’une « démocratie différentielle » en formation dans laquelle les élus sont sommés d'incarner leur territoire d'élection. Ses dernières recherches explorent la question de l'intensité émotionnelle de l'engagement politique et des invariants sensibles qui en découlent. La réflexion s'insère dans un projet de recherche interdisciplinaire sur les modalités d'analyses des émotions en politique.

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