KEVIN SUTTON

Geographer
ksutt's picture
Institutional membership: 
Université Grenoble Alpes
Status: 
Assistant Professor (m)
Permanent.e
Research areas: 
Alpine crossing
Crossing
Development conflicts
Inhabit
Mobilities
Research team: 
Address: 
1281 avenue centrale 38400 ST MDH

Onglet(s)

Présentation

I joined Pacte and the Arts and Human Sciences (Arsh) research unit in September 2014, after eight years as a professeur agrégé at Savoie University. It was there that I did a PhD on New Alpine Crossings (2008-11). In questioning the dynamics at work in tunnels under the Alps my aim was explore the various forms of social invention affecting a phenomenon of mobility. Objects such as borders, environmental conflict and spatial inequality were key to this work, alongside querying of the notion of a ‘lower valley’. It was not just a matter of considering the tunnels themselves but also of querying the notion of acceleration, through spatial and territorial input.
I have carried on working on changes in the management of new tunnel projects, focusing in particular on the dynamic of the relation between tunnel and access. This research fits into a broader, comparative approach to the Lyon-Turin and Brenner tunnels. I have extended the scope of my research to include the territorial dynamics of metropolitan suburbs in the foothills on either side of the Alps, sticking to the mobility angle, particularly with the setting up of high-speed metropolitan rail-links, each with its own rationale.

Subject: 
Les Nouvelles Traversées Alpines : Entre co-spatialité de systèmes nationaux et recherche d'interspatialité, une géopolitique circulatoire
Dates: 
September, 2008 to December, 2011
External supervisor(s): 
Xavier Bernier et Patrick Pigeon
Abstract: 

L'approche moderne des Traversées Alpines s'est fondée sur un postulat de corrélation de trois dynamiques : l'accélération, la concentration et l'extériorisation. Il convient aujourd'hui de le réinterroger. Les cadres d'étude récents des phénomènes de Traversées Alpines ont enfermé ce champs dans des approches spatiales segmentées (corridor, axe ; découpage courant Alpes occidentales/centrales/orientales). Ce contexte épistémologique révèle la prédominance du versant nord comme prisme de considération du phénomène. Il renforce le paradoxe animant le fond des Traversées Alpines : alors que l'Italie est le dénominateur commun à tous les axes de franchissement, ce pays est le plus absent tant dans la littérature que dans la menée politique des conditions d'exercice des flux. Le contexte géopolitique explique pour partie cette situation. Le jeu politique des Traversées témoigne d'une forme de « complexe de centralité » animant l'Autriche et plus encore la Suisse. Ce paradoxe remet en cause un premier postulat moderne, la course à l'extériorisation. Si les nœuds associés au franchissement se retrouvent aujourd'hui jusqu'à Mannheim voire Rotterdam, le cadre politique n'est, lui, pas dépassé. Le cadre technique, caractérisé par une recherche de continuités réticulaires (libéralisations, interopérabilités, tunnels de base), se concrétise au contact du cadre politique par l'émergence d'un mouvement nodal contraire. L'ouverture des tunnels de base comme la mise en place des réseaux de production des nouveaux acteurs sur le marché ferroviaire inventent et réactivent des nœuds à l'intérieur du massif. Cette nodogenèse interroge ainsi le présupposé répandu d'effacement, corollaire de cette ère affirmée des Nouvelles Traversées Alpines. L'accélération portée par les tunnels de base ne produit alors pas uniquement, à l'échelle des territoires alpins, une dynamique d'extériorisation ; il en va de même en ce qui concerne la concentration. L'itinéraire nouvellement ouvert n'efface pas les itinéraires précédents. Le tunnel de base du Lötschberg est exploité de concert avec la ligne de faîte. Il en sera de même avec le Gothard ou le Brenner. Si bien que la question de l'agencement vertical des logiques de franchissement se pose dans ce contexte d'éclatement des linéaires. Réintériorisation, éclatement, accélération apparaît comme le nouveau tryptique à l'œuvre autour des Traversées Alpines. L'enjeu de la nouveauté est de remettre en cause les acquis d'une lecture moderniste et de questionner la profondeur du tournant actuel. Tout ne change pas : la dimension nationale reste prédominante, l'Italie reste en retrait. Les Traversées Alpines restent un ensemble de systèmes nationaux cospatiaux, en recherche d'interspatialités entre eux et avec les territoires traversés. Une configuration territoriale émerge, la basse vallée, comme espace de conflictualités en mal de médiations. La basse vallée accueille la nodogenèse, est le théâtre des oppositions aux projets actuels comme dans le Val de Suse, porte la majeure partie des chantiers des tunnels de base… Cet espace, hier considéré comme intermédiaire, réinvente la notion de piedmont en se posant en potentielle intermédiation entre des dimensions verticales toujours plus centrifuges. La « nouveauté » est ainsi à chercher dans cette nouvelle donne spatiale.