Fiona A. Miller
L’approvisionnement dans les systèmes de santé financés par l’État implique des processus hautement formalisés pour l’achat de produits et de services cliniques et non cliniques. Curieusement, l’approvisionnement est perçu à la fois comme une fonction puissante, évoquée pour son potentiel d’économie et d’innovation, et comme une force faible, considérée comme une entreprise de back-office qui est tactique plutôt que stratégique.
Une grande partie de la littérature académique concernant l’approvisionnement provient de la science de la gestion, et adopte des variantes de la théorie économique, parfois complétée par des théories relationnelles et institutionnelles. Tous positionnent l’approvisionnement comme un intermédiaire entre les acheteurs et les vendeurs, ce qui a peu de force et d’effets tangibles en soi. Les travaux récents sur les intermédiaires de marché et de la politique, s’appuyant sur le virage pragmatique de la sociologie de l’économie et de sa déclinaison, les études d’évaluation et valorisation, offrent une alternative prometteuse.
À partir d’une grande étude comparative des pratiques et des organisations d’approvisionnement du système de santé au Canada, nous examinons comment les professionnels de l’approvisionnement du système de santé font face aux situations pratiques dans lesquelles la valeur de quelque chose doit être prise en considération (Muniesa, 2011), en mettant l’accent en particulier sur l’approvisionnement en commun pour les technologies cliniques.
Nous passons en revue une histoire dominante sur la façon dont l’approvisionnement convoque une stratégie de mise en marché qui rend les technologies cliniques comparables, obtient des engagements de volume de la part des cliniciens et des concessions de prix de la part des fournisseurs. Ensuite, nous compliquons cette histoire, en considérant comment cette stratégie peut être modifiée par des efforts pour façonner les marchés au fil du temps, et par des efforts pour intégrer d’autres mesures de valeur dans les processus d’évaluation.
Health system procurement as market intermediary: Valuation between supply and demand
Fiona A. Miller
Procurement in publicly funded health systems involves highly formalized processes to buy clinical and non-clinical products and services. Curiously, procurement is seen as both a powerful function, evoked for its potential to save money and drive innovation, and a weak force, seen as a back-office undertaking that is tactical rather than strategic.
Much of the academic literature concerned with procurement derives from management science and related subfields, and adopts variants of economic theory, sometimes extended by relational and institutional theories. All position procurement as an intermediary between buyers and sellers, which has little tangible force and effect unto itself. Recent work on policy and market intermediaries, drawing on the pragmatist turn in the sociology of economics and its offshoot, “valuation studies,” offers a promising alternative.
Drawing from a large, comparative study of health system procurement practices and organizations in Canada, we consider how health system procurement professionals confront the practical situations in which the value of something is required to be considered (Muniesa, 2011), focusing in particular on pooled procurement for clinical technologies.
We review a dominant story for how procurement convenes a “take to market strategy” that renders clinical technologies comparable, obtains volume commitments from clinicians and price concessions from vendors. Then, we complicate this story, considering how this strategy may be modified by efforts to shape markets over time, and by efforts to bring other measures of worth into valuation processes.
We conclude that procurement professionals, organizations and practices are active players in the shaping of markets for clinical technologies through valuation processes. They do so in multiple practical purchasing situations, with many health system stakeholders and across diverse clinical contexts. As well, they enact and constitute policy, regulatory and otherwise (Meyer and Kearns, 2013), and shape public values for product quality as cost saving (Zuiderent-Jerak, Kor Grit, 2015), and for health care’s market shaping role as irrelevant to the social mission of health care.
Meyer M, Kearnes M. Introduction to special section: Intermediaries between science, policy and the market. Science and Public Policy. 2013 Jul 31;40(4):423-9.
Muniesa, Fabien. A Flank Movement in the Understanding of Valuation. The Sociological Review. 2011 59: 24–38.
Zuiderent-Jerak T, Kor Grit, Tom van der Grinten, Critical composition of public values: On the enactment and disarticulation of what counts in health-care markets, in Isabelle Dussauge, Claes-Fredrik Helgesson, and Francis Lee. Eds., Value Practices in the Life Sciences and Medicine. Oxford: Oxford University Press. 2015.