La moralisation de la science

La moralisation de la science

Yves Gingras est Professeur d’histoire et de sociologie des sciences à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Fondateur de l’Observatoire des Sciences et des Technologies à la fin des années 1990, il a été membre de la récente « Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire » mise en place par le gouvernement de la Province du Québec, sa trajectoire académique s’ancre dans une approche résolument empirique de la construction des savoirs scientifiques. Auteur de nombreux articles et ouvrages, Yves Gingras portera au débat les ressorts d’une certaine tendance à la « moralisation de la science ». Le résumé de cette présentation précise quelques points sur lesquels s’attardera ce temps d’échange.

 

« Ces dernières années, des articles publiés dans des revues scientifiques ont été rétractés sur la base de ce qui semble être des arguments moraux et non pour des raisons techniques. Des municipalités et des campus ont été sommés de retirer le nom de scientifiques renommés de bâtiments ou de rues en raison de leurs opinions passées sur l'eugénisme ou la race. Enfin, des agences comme le NIH (National Institutes of Health aux États-Unis) et la NSF (National Science Foundation aux États-Unis) ont introduit des règles pour exclure des comités d'évaluation par les pairs des personnes accusées (mais pas encore condamnées) d'avoir eu un comportement problématique lié à des harcèlements sexuels. Tous ces exemples pointent une transformation importante de la "structure normative de la science" telle qu'elle a été formulée par le sociologue Robert K. Merton dans les années 1940. Nous analyserons des exemples passés et récents de ce que nous appelons une nouvelle "moralisation de la science" afin de mettre en lumière les effets possibles de cette nouvelle tendance sur la production de connaissances. »

 

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