Intervenante : Gaëlle Larrieu, docteure en sociologie. Elle a réalisé une thèse intitulé "Entre leurs enfants et les médecins. Les expériences parentales des variations du développement sexuel" à Sciences Po Paris au Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales (CRIS UMR 7049). Elle est actuellement enseignante contractuelle au département de sociologie de l’Université Grenoble Alpes.

Deux cadrages s’opposent pour penser les variations du développement sexuel. D’un côté, des médecins parlent d’anomalies du développement génital nécessitant une prise en charge pour normaliser le corps ; et de l’autre côté, des associations de personnes intersexes emploient le terme intersexuation, compris comme une identité politique liée à l’invalidation médicale et sociale du corps sexué. En mobilisant des travaux issus des disability studies, je cherche à comprendre le sens donné par les parents aux variations du développement sexuel de leur enfant. Je m’appuie principalement sur des entretiens semi-directifs approfondis menés en France entre 2018 et 2020 avec des parents d’enfants présentant une variation du développement sexuel. Dans cette présentation, je vais me centrer sur trois résultats principaux : 1) le diagnostic médical et le regard que portent les médecins sur les corps joue un rôle important et durable pour les parents ; 2) les parents considèrent que le problème de leur enfant est principalement social, dans le sens où leurs craintes portent sur la façon dont les autres vont juger leur enfant ; 3) la remise en question des normes sociales peut mener, pour une petite minorité de parents, à s’opposer aux traitements médicaux.

Lien zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/99971488528?pwd=dFlRMVAySE1WZ3N...