A l’issue d’une thèse en science politique réalisée au CERAT, j’ai été recruté au CNRS en octobre 2002, où j’ai développé des travaux au carrefour de la sociologie politique de l'action publique et des sociologies des institutions, de la régulation, du droit et de la connaissance. Le centre de mon intérêt scientifique est d’expliquer comment l’action des administrations publiques chargées de faire respecter le droit influe sur les processus de genèse et de changement des normes et des institutions sociales. Cette thématique générale constitue le fil directeur de plusieurs axes de recherche que j’ai explorés d’abord à l’ISP Cachan (2002-2010), puis au Centre Marc Bloch de Berlin (2010-2014), en passant par l’Université de l’Illinois où j’ai été professeur invité durant l’année universitaire 2009-2010. Un premier ensemble d’études porte sur la capacité des transferts internationaux de politiques publiques à faire évoluer les pratiques sociales dans les nouveaux Etats membres de l’Union Européenne, notamment dans les domaines de la police, de la justice, du crédit bancaire et du développement local. Un deuxième axe de travail vise à renouveler la compréhension des processus d’élaboration et de conduite de l’action publique locale dans le domaine de la sécurité publique, en plaçant l’accent sur un aspect peu étudié de ces processus, à savoir la production, la circulation, les interprétations et les usages des informations et connaissances portant sur les problèmes de sécurité affectant les territoires, en France et aux Etats-Unis. Je prolonge actuellement ce travail sur le thème de la lutte contre les violences conjugales, dans le cadre du projet H2020 IMPRODOVA. Enfin, j’effectue un travail théorique dans le domaine de la sociologie du droit et de la justice, qui vise à apporter de nouveaux éclairages sur les phénomènes de régulation juridique à partir d’approches méso : néo-institutionnalisme sociologique, approches pluralistes, perspectives pragmatiques, sociologie des organisations.