Olivier Labussière est chargé de recherche au CNRS, rattaché au laboratoire Pacte à Grenoble. Il est membre de l’équipe Environnements.
Ses travaux portent sur les relations entre espaces, énergies et sociétés en contexte de transition climat-énergie. L’analyse du déploiement de nouvelles technologies de l’énergie (à terre, en mer, dans les sous-sols), des politiques qui les sous-tendent et des luttes qu’elles suscitent offre une entrée privilégiée pour suivre la façon dont se redéfinissent les limites de l’écoumène compris comme l’espace géographique habité. Ces nouvelles frontières sont des lieux où par hypothèse se vivent, se discutent et se redéfinissent les politiques environnementales contemporaines. Il expérimente différents médiums et formes de sensibilité, par le film (carnet hypothèse de l'atelier-vidéo) et le pochoir (carnet hypothèse du projet Sensibilia) pour suivre la façon dont les milieux de vie participent à ces processus et s'en trouvent informés en retour. Il étudie également ces processus contemporains de redéfinition de l'écoumène à la lumière de l'histoire de la pensée géographique, en particulier la notion d'accès au coeur de l'oeuvre de Jean Gottmann (1915-1994).
Après un doctorat en géographie, option aménagement obtenu à l’Université de Pau (2007) et une double qualification (23, 24), il a réalisé un post-doctorat au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED à Paris) sur les politiques éoliennes en Europe jusqu’en 2010. Il a ensuite exercé comme Maître de conférences à l’Institut de géographie alpine à Grenoble de 2010 à 2015, puis a été recruté sur le poste « Energie et société » ouvert par la section interdisciplinaire 52 du CNRS en 2016.
Il a coordonné avec Alain Nadaï : Energy Transition: a Sociotechnical Inquiry (2018). A partir d'une approche pragmatiste, cet ouvrage propose de renouveler l'enquête sur les dimensions clefs des processus contemporains de transition énergétique. Il a également coordonné avec Alain Nadaï : L’énergie des sciences sociales (2015) qui propose un agenda interdisciplinaire, ordonné et systémique des contributions des sciences sociales sur l’énergie. Il a co-coordonné le projet ANR COLLNER (2012-2016), consacré aux processus contemporains de transition énergétique en France, en Allemagne et en Tunisie. Il co-pilote actuellement avec Alain Nadaï le Groupe de recherche international ENGAGE (2016-2020) qui vise à développer une approche de sciences sociales engagées dans le domaine climat-énergie avec des chercheurs et des associations en France, au Royaume-Uni et au Canada.