Mes travaux m'ont conduit à questionner de plus en plus l’approche individualisante, d'inspiration psychosociale, dont j’étais parti (dans l’étude du racisme et du vote). Pris dans ce mouvement, ces travaux ambitionnent de remettre les rapports de pouvoir et l'historicité au cœur de l’analyse.

Mes recherches en cours portent sur les phénomènes de racialisation (production de frontières raciales symboliques), et le rapport au politique dans les quartiers de banlieue. L'accent est mis sur le rôle de la police dans la production de frontières raciales / territoriales. J'étudie ainsi :

- la construction de l'image de la police en banlieue (dimension historique et conflictuelle)

- la perception des discriminations et le rapport au politique

- la manière dont l'action publique stigmatise des catégories de population (logique du "groupe à risque"). Et dont elle influence les usages ordinaires de ces catégories (identification et rejet du stigmate)

Ces travaux questionnent les fondements du racisme, entendu largement comme racisme systémique.

Je mène par ailleurs une réflexion sur les implications politiques des choix épistémiques et méthodologiques dans le domaine des savoirs sur la société, qui prend pour point de départ la démarche de Foucault.

Projets récents ou en cours :

- Mémoire des quartiers grenoblois d'immigration : conflits population-police et mobilisations (demande de financement en cours)

- Eodipar (ANR) : perception des discriminations et le rapport au politique dans les quartiers populaires (entretiens individuels)

- Eurojustis (7e PCRD) et UPYC (ANR européenne) pour le volet quantitatif (enquêtes par sondage sur les attitudes vis-à-vis de la police, chez les membres notamment des minorités ethniques)

- Enquête par focus groups "race, quartier et perception de la police" (dans le cadre du projet Eurojustis)

- Enquête "rapport au politique et phénomènes identitaires" (entretiens individuels) dans un quartier de banlieue (financement par la Metro)