Le travail de recherche mené dans le cadre de mon doctorat s’inscrit au croisement de la géomatique, de la psychologie cognitive et des sciences de l'éducation. L’objectif général a été d’explorer les systèmes cognitifs sous-tendant les raisonnements et les stratégies de résolution d’un problème spatial à l’aide d’un SIG, en se focalisant sur l’observation et la comparaison entre des savoirs d’expert et naïfs. La question fondamentale a concerné la modélisation de la « pensée spatiale » dans ses concepts, ses représentations et ses processus, pour caractériser les perceptions et les pratiques d’acteurs, confrontés à l’appropriation des technologies de l’Information Géographique pour gérer un territoire. La thèse a fourni une méthode d’analyse formalisée des schémas cognitifs liés aux opérations de traitement d’information (reclassement, croisement, visualisation, symbolisation, production cartographique) qui sont au cœur des Systèmes d’Information Géographique.
De manière générale, cette recherche doctorale s’inscrit dans l’évolution de la place de l’information géographique dans notre société et concerne tous ceux qui entendent raisonner dans, avec et sur l'espace.
En Géomatique, ma contribution à la recherche se situe particulièrement dans l’étude de modèles de représentation de l’Information Géographique, liés à la perception de l’évolution de systèmes et/ou des milieux et de l’adaptation des paysages aux changements. S’appuyant sur des démarches « centrées humain », ma recherche tente toujours d'explorer les processus cognitifs qui sous-tendent la compréhension de l'IG, quel que soit son format (statique, dynamique, 2D ou 3D) pour résoudre un problème spatial ou une prise de décision et ceci afin d’améliorer l'efficacité de l'information. Mes travaux dans le cadre du projet Mémoire, Connaissance et Modélisation de la montagne, où j’ai exploré l’efficacité du panorama de montagne et des plans des pistes de ski dans le choix d’itinéraire chez les skieurs, illustrent ces propos (Balzarini et Murat, 2015) (Balzarini et al., 2016).
Ces fondements théoriques de la cartographie, des Sciences de l’information Géographique et des sciences cognitives sont significatifs dans une perspective expérimentale conduisant à des preuves empiriques, qui sont au cœur de mon travail.
Ma démarche scientifique se déploie à travers des questionnements d’évolution et de gestion de l’environnement, tels ceux que j’ai traités au sein du Programme Refuges Sentinelles, porté par le Laboratoire PACTE, le Parc National des Ecrins et intégré aux travaux réalisés dans la Zone Atelier Alpes (CNRS-IRSTEA). Ces questions, qui s’intéressent aux problématiques d’évolution du milieu montagnard peuvent se résumer ainsi :
- comment les recherches relatives à l’impact du changement climatique sur les représentations et sur l’imaginaire du milieu étudié, à la vulnérabilité, au risque et à la notion d’expérience touristique peuvent nourrir les réflexions stratégiques et opérationnelles des opérateurs professionnels et des territoires [réf. P.Bourdeau, RefLab] ?
Afin de répondre à ces questionnements, je contribue à la mise en place de dispositifs d’observation des dynamiques naturelles et sociales, qui portent les écosystèmes au centre du dispositif, considérant autant l’observation que l’analyse et l’expérimentation, ou bien les pratiques humaines sur ces milieux. Le défis de ces dispositifs étant de mettre en œuvre une méthodologie reproductible d'évaluation des pratiques et des enjeux, ma contribution se situe dans le déploiement de moyens de collecte, d’exploration et visualisation de données à référence spatio-temporelle, dans la conception de protocoles expérimentaux stabilisés et durables.
Mon terrain de recherche de prédilection est la montagne.