La transition appelle à développer des modes de vie sobres basés sur des ressources renouvelables. Face à ce défi, un type d’initiative citoyenne tente d’expérimenter des formes d’organisation qui pourraient permettre d’y répondre: les lieux de vie collectifs en milieu rural, souvent appelés "écolieux". Ceux-ci s’efforcent de s’extraire des cadres dominants pour mettre en place collectivement un mode de vie sobre organisé en autonomie autour de ressources productives et énergétiques locales. En parallèle de cette démarche de retrait bénéfique aux expérimentations, ils visent paradoxalement un objectif de démonstration à travers la diffusion de leurs innovations. Ce projet de thèse ambitionne de répondre à la problématique suivante : comment les écolieux, à travers leur démarche de retrait, parviennent-ils à développer et à diffuser des innovations permettant de vivre sobrement avec des ressources énergétiques locales ? Pour ce faire, nous utiliserons des concepts du courant des transitions territoriales, complété par des méthodes de l'ethnographie et de l’anthropologie économique. Dans un premier axe de recherche, nous étudierons de manière fine le fonctionnement de plusieurs écolieux. Nous chercherons à identifier de potentielles innovations dans la manière dont s’y organisent l’économie, les pratiques et la gouvernance autour des dispositifs spatiotechniques déployés. Dans un deuxième axe, nous nous attacherons à comprendre la diffusion de ces innovations à travers les réseaux plus ou moins locaux dans lesquels ces écolieux s’inscrivent. L’ambition est de mieux comprendre comment ces initiatives peuvent catalyser le développement d’innovations nécessaires à la transition énergétique à différentes échelles.