Dans certaines villes moyennes françaises touchées par un phénomène de décroissance urbaine, des quartiers centraux ont vu, en quelques années, leur population diminuer ou se modifier, le mélange des classes sociales disparaître, les commerces fermer. Ils sont parfois devenus des lieux de relégation sociale dans lesquels des situations d’insalubrité s’installent. Des réponses sont tentées pour remédier à ce processus et, si elles sont généralement satisfaisantes dans les parties centrales et actives des villes, les quartiers anciens d’habitat populaire concentrent les difficultés, là où services et commerces s’implantent rarement, où les espaces publics font l’objet de peu d’aménagements et où les logements, de facture modeste, sont difficiles à adapter à un confort de vie contemporain.
Il devient important de s’interroger sur les adaptations possibles de ces ensembles. La question des outils et des politiques publiques à destination des centres villes, leur contenu, leur mise en œuvre, leurs complémentarités, leurs conflits, leur lisibilité, leur imbrication et la question de la gouvernance doivent aussi être interrogées.
Ce travail est mené à partir du cas particulier de deux quartiers dans des villes moyennes françaises au riche patrimoine urbain et architectural, Béziers et Perpignan, qui sont confrontées depuis quelques années à une nette dégradation de la qualité de vie d’une partie de leur centre ancien. Malgré des indices de paupérisation croissants et supérieurs aux moyennes nationales, elles présentent pourtant, contrairement à d’autres villes en difficulté et en raison de leur situation sur l’arc littoral méditerranéen, une démographie qui augmente, un coût de l’immobilier en hausse et une forte attractivité touristique.
En contrepoint, la ville de Girona, en Catalogne espagnole, qui a fait l’objet depuis les années 1980 d’un plan de rénovation ambitieux ayant conduit à une mise en valeur indiscutable de son centre historique, semble elle confrontée à des problèmes liée à une gentrification et une multiplication d’hébergements touristiques qui ont modifié la vie de ses habitants.
Ce projet propose ainsi d’analyser ces situations et de chercher des réponses qui permettraient d’intervenir dans ces centres anciens en déshérence, pour une population variée et en déjouant les mécanismes de gentrification.