Portrait de morecami
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Chercheuse associée
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Conflits d'aménagement
Gouvernance
inégalités
innovation sociale et territoriale
Innovation urbaine
Mobilisations
Participation citoyenne
recherche-action
Équipe de recherche : 

Onglet(s)

Présentation

Après des études d’urbanisme et de sciences politiques, j'ai réalisé une thèse en urbanisme et aménagement sur les conflits et les débats publics concernant l’aménagement des espaces publics à Buenos Aires. Je me suis intéressée à la recomposition des jeux d’acteurs dans ces nouvelles sphères publiques, à comment cela pouvait représenter pour les plus « dominés » d’entre eux une occasion de renverser les rapports de pouvoir, et comment cela interrogeait le rôle des pouvoirs publics dans le débat public sous toutes ses formes.
En parallèle de mes activités de recherche, je suis également chargée de recherche chez Crois/Sens, qui développe des projets de développement local basés sur la co-innovation territoriale. Je suis chargée de concevoir des méthodologies d'implication citoyenne dans les projets de territoire menés par l'entreprise. Ainsi, je m’intéresse à présent davantage à ce qui peut favoriser l’engagement des citoyens dans des projets de territoire et à dégager des modalités d’implication plus inclusives et ascendante de la société civile.
Mes terrains d’étude portent sur des projets de développement local, qu’ils soient urbains (ex : tiers-lieux), économiques (ex : SCIC), associatifs (ex : café participatif) ou citoyens (ex : potagers en permaculture). Dans ce cadre, je m’attache à déterminer les conditions sociales et politiques favorisant l’implication active de l’ensemble des citoyens, et notamment de ceux qui sont souvent éloignés des processus participatifs classiques : marginaux, jeunes, migrants, mères célibataires, ... Je travaille à des méthodologies de mobilisation des citoyens pour qu’ils s’impliquent activement dans des projets qu’ils considèrent comme une source d’amélioration de leur conditions de vie.
J’ai également développé un intérêt pour les méthodologies de recherche participatives ou contributives. L’ensemble de mes activités (publication, enseignement, formation, …) vise en effet à faire de mes partenaires ou interlocuteurs de terrain de véritables acteurs qui développent leurs capacités au travers de nos échanges. Je réfléchis donc à de nouvelles manières de mettre mon savoir théorique au service des acteurs en les aidant à s’en emparer et à se l’approprier, et à mon tour à m’inspirer de leur savoir-faire de terrain pour faire évoluer les manières de transmettre et diffuser mes résultats de recherche, ce qui est pour moi un véritable enjeu et va au-delà de la diffusion des résultats ou de la vulgarisation de la science.

Titre de la thèse : 
L'aménagement des espaces publics : objet de débat et d'antagonismes. Le cas des parcs Lezama et Micaela Bastidas à Buenos Aires
Dates : 
septembre, 2011 - juin, 2016
Directeur.s / Directrice.s extérieur.e.s : 
Jérôme Monnet et Claire Hancock
Résumé de la thèse : 

L’aménagement de l’espace public urbain est devenu un sujet central du débat public à Buenos Aires sous le gouvernement de M. Macri ces dernières années par l’effet d’un double mouvement. Durant ses deux mandats (2007-2015), les responsables politiques ont fait de l’aménagement de l’espace public, notamment au centre-ville, l’un des leviers principal de leurs politiques urbaines. Parallèlement, une partie des mouvements sociaux portègnes a désigné l’organisation spatiale de la ville comme l’un des facteurs des inégalités sociales. De ce fait, la délibération autour de l’aménagement urbain a fait ressortir des antagonismes prenant leurs racines dans le reste de la société obligeant la sphère publique à évoluer. D’abord, la recomposition du jeu d’acteurs autour de nouveaux mouvements sociaux, les assemblées de quartier, a bousculé le partenariat traditionnel entre associations de vecinos et pouvoirs publics. Ensuite, de nouvelles oppositions ont émergé concernant la conception des espaces publics de la ville, et notamment autour de la politique de « récupération » du gouvernement qui détermine des usages légitimes de l’espace public. Enfin, le débat public s’est déplacé vers de nouveaux espaces de délibération : l’espace public urbain qui a confirmé sa dimension politique historique en Argentine, et les réseaux sociaux numériques qui ont accueilli de nouvelles formes de mobilisation. Ainsi, l’aménagement de l’espace public est débattu aujourd’hui dans une pluralité de sphères publiques qui sont toutes traversées par des antagonismes renouvelés