Portrait de lehecc
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Chercheuse associée
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Frontière; transfrontalier; représentation; coopération; territoire; art; esthétique
Équipe de recherche : 

Onglet(s)

Présentation

Docteure en géographie et environnement de l’Université de Genève et de l’Université Grenoble Alpes, Clémence Lehec est chercheure associée de l’Université Grenoble Alpes, membre du laboratoire PACTE, de l’équipe de recherche « justice sociale » ainsi que du Performance Lab. Sa thèse de doctorat porte sur les graffitis dans les camps de réfugiés palestiniens de Cisjordanie et plus particulièrement dans la ville de Bethléem. L’originalité du rendu doctoral est d’être un rendu écrit ainsi qu’un film documentaire coréalisé avec Tamara Abu Laban, intitulé Les murs de Dheisheh. Le concept de frontière est un élément clef de son travail et elle porte une attention particulière à l’échelle du corps et à l’expérimentation. A travers une approche extradisciplinaire, ses recherches s’inscrivent dans la géopolitique féministe ainsi qu’à la croisée des border studies et de la géographie de l’art.

Titre de la thèse : 
Une géographie expérimentale de l'art aux frontières. Filmer les graffitis du camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh
Dates : 
juin, 2019
Directeur.s / Directrice.s : 
Directeur.s / Directrice.s extérieur.e.s : 
Frédéric Giraut
Résumé de la thèse : 

Ce travail doctoral porte sur les graffitis et les figures de la frontière dans un camp de réfugiés palestiniens à savoir le camp de Dheisheh, situé à Bethléem, dans les Territoires palestiniens occupés. Une recherche formelle et expérimentale est proposée, entre réalisation documentaire et écriture scientifique. À travers une étude des éléments figuratifs peints sur les murs, il s’agit de proposer une actualisation du savoir sur l’imagerie populaire palestinienne ainsi que d’interroger de manière originale les représentations de la frontière au sein d’un espace à la marge. L’analyse du réseau d’acteurs et de leurs motivations à peindre permet d’entrer dans la compréhension des spécificités du mouvement graffiti palestinien, dans une perspective diachronique qui en dessine l’ontologie. La production et coréalisation du film Les murs de Dheisheh permet de mettre en scène l’étude des graffitis, leurs auteurs et les frontières qui traversent le camp, tout en proposant de manière continue une réflexion sur la méthodologie originale employée. Se situant dans une perspective extradisciplinaire, cette thèse de géographie expérimentale porte une dimension épistémologique dans la réflexion qu’elle conduit sur la manière de produire du savoir géographique, en prônant une éthique collaborative qui se pose comme une alternative aux modèles participatifs. L’expérimentation se situe à chaque étape de la recherche puisque le film documentaire permet de coréaliser en un seul objet : méthode d’enquête, données collectées et résultat final. Documenter et analyser les frontières au prisme des graffitis palestiniens à Dheisheh permet d’amener les border studies vers une perspective de géopolitique féministe qui définit l’espace des camps comme étant traversé par des lignes de front mobile et des frontières de Damoclès plaçant les corps au cœur du processus de contrôle mis en place par l’occupation israélienne.