Portrait de kasicd
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Chercheur associé
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
anthropologie des plantes
Anthropologie politique
Équipe de recherche : 
Adresse : 
14 bis avenue Marie Reynoard. 38100 Grenoble

Onglet(s)

Présentation

Chercheur associé au Laboratoire Pacte, j’ai soutenu une thèse en anthropologie portant sur des liens sensibles et animés entre les paysans et leurs plantes en France. En intégrant l’équipe Environnements, je poursuis mon travail de recherche issu de ma thèse, en décrivant d’avantage les liens entre les humains et les plantes, c’est-à-dire en explorant des manières de vivre et de mourir avec les végétaux dans une époque que j’ai qualifié de « postproduction », dans laquelle les humains « ne produisent plus pour vivre », mais vivent tant bien que mal avec le monde autre qu’humain. L’objet de mon projet de recherche est donc de penser et de concevoir des mondes sans production au travers des relations avec les végétaux, tout en continuant à nous nourrir, à nous soigner, à nous chauffer.

 

Titre de la thèse : 
Plantes animées. De la production aux relations avec les plantes
Dates : 
avril, 2015 - décembre, 2019
Directeur.s / Directrice.s extérieur.e.s : 
Sophie Houdart
Résumé de la thèse : 

 

Cette thèse porte sur des rapports animés entre les paysan.ne.s et leurs plantes dans les champs français. Pour certains, les plantes sont des êtres sensibles et intelligentes, pour d’autres, elles sont des êtres de travail, des êtres d’accompagnement, des êtres de jeu, des êtres de souffrance. Certain.e.s paysan.ne.s parlent à leurs plantes, d’autres tissent des relations d’amour, et se laissent instruire par leurs plantes sur les manières de les cultiver dans les champs. En décrivant ces rapports, la thèse montre que grâce aux relations sensibles que tissent ces paysan.ne.s avec leurs plantes, ils/elles les animent en laissant de côté les épistémologies naturalistes. En prenant ces propos au sérieux, littéralement, la thèse défend l’hypothèse selon laquelle, pour éviter que le monde agricole ne se transforme en véritable ruine, il ne faut plus chercher à « produire autrement », mais il faut rompre avec le paradigme de production pour ancrer les paysan.ne.s et leurs plantes dans des rapports co-évolutifs. En plongeant dans l’histoire de la modernité, c’est-à-dire en revisitant le conflit qui opposait le monde paysan d’un côté et le monde moderne de l’autre, avec l’arrivée des physiocrates parmi les instances intellectuelles et politiques françaises, cette thèse montre que le concept de production relève d’une approche universaliste et naturalisée qui s’est imposée sans aucun fondement empirique dans le monde agricole et dans le monde moderne plus largement.