Portrait de genatiof
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Doctorante
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Caqdas
Carrrières et logiques de professionnalisation
Fablabs
Mouvement Maker
Numérique
Pratiques et usages numériques
Sociologie de l'innovation
Équipe de recherche : 

Onglet(s)

Présentation

Dans le cadre d’une thèse de doctorat, je m'intéresse à l’institutionnalisation du “Mouvement du Faire” en France. Professionnalisation des acteurs, organisations en groupes de pressions, partenariats entre structures et institutions publiques, collectivités et industriels… FabLabs, hackerspaces, makerspaces s’organisent à différentes échelles pour faire valoir leurs intérêts, défendre leurs valeurs, et accéder à des ressources.

 

Les espaces collaboratifs de fabrication numérique et de partage des savoir-faire se développent rapidement en France et dans le monde. Pour ce qui est des seuls FabLabs, on en dénombre 201 en France en novembre 2018 , ce qui fait de l’hexagone le pays accueillant le plus de FabLabs au monde, ex aequo avec les États Unis. Les proportions sont encore plus importantes lorsqu'on on intègre les autres hackerspaces et makerspaces à la liste ; il existerait ainsi près de 400 structures en France métropolitaine. Présentés par certains comme le coeur d’une nouvelle révolution industrielle, les laboratoires de fabrication numérique sont en tout cas au centre de l’attention des pouvoirs publiques et des entreprises en tant que centre d’innovation. Ils représentent pour d’autres acteurs venant de l’éducation populaire et du monde associatif des lieux œuvrant à la démocratisation de la fabrication d’objet et à la création de lien social sur le territoire. D’autre labs se présentent quant  à eux comme des noyaux de résistances à un système sociotechnique aliénant les citoyens à la technologie et à l’activité productive, revendiquant ainsi le fait de produire pour le plaisir, de manière libre et désintéressée.

 

Les mondes makers ont ainsi des caractéristiques très diverses, ils ne partagent pas tous la même philosophie ni les mêmes ambitions. Cette diversité, couplée à l’institutionnalisation du mouvement, fait naître des controverses sur la définition de ce que doit être / peut être un makerspace, un FabLab. Les organisateur.trices de ces laboratoires amateurs se professionnalisent et des groupes de pressions se forment pour continuer à défendre l’éthique hacker, la philosophie du Libre et la pratique partagée du Faire tout en négociant l’accès à des ressources financières et symboliques. D’autres réseaux internationaux émergent pour soutenir les jeunes entreprises qui relocalisent dans les métropoles la production manufacturière ou agricole, structurant ainsi les relations entre makerspaces, startups et grandes municipalités.

 

En somme, pour comprendre ce qu’est le mouvement maker aujourd’hui en France et la nature du processus d’institutionnalisation à l’oeuvre, cette thèse propose d’étudier les réseaux d’acteurs qui relient ces mondes entre eux d’une part, et aux sphères politiques, économiques et sociales d’autres part.

 

Travail dirigé par Gilles Bastin et co-encadré par Sidonie Naulin.