Préparation d’une thèse sur la « marchandisation des projets industriels dans les centres publics de recherche ayant adopté une organisation « commerciale ». Le cas de la Direction de la Recherche Technologique (CEA) » (sous contrat doctoral attribué par la SFR INNOVACS).

Les évolutions des modalités de financement de la recherche encouragent le développement des partenariats entre laboratoires de recherche et entreprises. Les grands instituts de recherche s’interrogent sur l’adaptation de leur organisation à cette évolution institutionnelle, et certains instituts (comme le CEA Grenoble, DRT CEATech) ont fait le choix de développer en interne une nouvelle fonction de développeurs d’affaires, orientée vers l’identification de nouveaux partenaires et le montage de projets, en recrutant des ingénieurs avec une compétence commerciale. Cette configuration organisationnelle se structure autour d’une division des tâches entre d’une part, les acteurs techniques (chercheurs, technologues) qui connaissent les activités des différents laboratoires et exécutent les projets technologiques ; et d’autre part, les acteurs chargés du « développement d’affaires » qui prospectent, connaissent les stratégies marketing et mobilisent des compétences relationnelles. Il s’agit pour ces acteurs d’inscrire l’activité de recherche dans une logique marchande en proposant une offre attractive adaptée à la demande industrielle et au marché. 

L’objet de la thèse sera de questionner cette nécessité de marchandisation et d’étudier son impact au niveau organisationnel, professionnel et institutionnel. Grâce à un terrain en tant qu’observatrice extérieure à la Direction de la Recherche technologique (pôle opérationnel du CEA), j’ai eu l’occasion de décomposer avec les acteurs techniques et commerciaux leur adaptation face à cette nouvelle organisation et leurs coopérations autour de l’élaboration d’un projet, le processus de construction de l’offre et le calcul des budgets de recherche.