Portrait de bourgolo
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Post-Doctorant
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Politiques migratoires
Sans-abrisme
Sciences participatives
Équipe de recherche : 
Adresse : 
1221 avenue centrale 38400 ST MDH

Onglet(s)

Présentation

Diplômé de Sciences Po Grenoble en 2004, j'ai rejoint le laboratoire PACTE en 2016, et intégré l’ODENORE, Observatoire des Non Recours aux Droits et Services. Entre 2004 et 2016, j'ai principalement travaillé dans le champ de la solidarité internationale et de l’action sociale.

Mes travaux de recherche comme mes expériences professionnelles précédentes portent principalement sur la participation et l’inclusion sociales de publics connaissant des difficultés d’accès aux droits notamment les personnes handicapées, les familles migrantes précaires, les personnes sans-abri, les mineurs en danger. Mes recherches s’intéressent ainsi aux barrières et aux facilitateurs en matière de recours  et non-recours aux droits et services, à travers une mise en regard des parcours sociaux et des réponses publiques à l’échelle nationale ou locale. Les notions d'empowerment et de participation des personnes aux politiques qui les concernent sont également centrales dans mes travaux, ainsi que les parcours, positionnements et marges de manoeuvres des intervenants en contact avec les publics concernés. 

Ma thèse en sciences politiques, débutée en janvier 2016 sous la direction de Philippe WARIN, et soutenue en juin 2021, porte sur les politiques locales des bidonvilles en France, et plus particilérement sur les migrants précaires identifiés comme migrants roumains précaires. A partir de la sociologie de la gouvernance urbaine et de l’instrumentation de l’action publique, la thèse démontre un processus d'institutionnalisation progressive de ces politiques aux niveau local. Elle montre que l'action publique repose sur une stratégie "du bas bruit", visant à invisibiliser à la fois le problème public lui-même, mais aussi l'action publique mise en oeuvre. 

Cette thèse a bénéfécié, de janvier 2016 à décembre 2018, d'un financement CIFRE dans le cadre d'une convention établie avec l’Institut de Formation en Travail Social (IFTS) d’Echirolles. DAns ce cadre j'ai coordonné le collectif SOIF de Connaissances (FAS-AURA, ODENORE, ESSSE, IFTS), qui vise à rapprocher la recherche de la formation en travail social, et expérimente de nouvelles modalités d’échanges de savoirs et de production de la recherche. 

Depuis avril 2019, je suis par ailleurs co-porteur avec Julien Lévy de la Chaire "PUBLICS des politiques sociales" qui vise à développer et promouvoir des travaux fondé sur la sociologie de la récéption de l'action publique et portant sur la place des publics dans les politiques sociales. 

Titre de la thèse : 
Résorber à bas-bruit - Ethnographie de l'action publique lyonnaise de résorption des squats et bidonvilles de migrants roumains précaires
Dates : 
janvier, 2016 - janvier, 2020
Directeur.s / Directrice.s : 
Résumé de la thèse : 

Depuis le milieu des années 1990, Lyon comme les autres métropoles française a connu une réapparition des squats et bidonvilles, majoritairement habités par des populations européennes identifiées comme Rom. Cette thèse propose une analyse de l’action publique locale développée sur le territoire métropolitain, sous l’angle de la sociologie de la gouvernance urbaine et de l’instrumentation de l’action publique. 

Dans une première partie, la thèse revient sur le phénomène social (à partir notamment du parcours de trois personnes présentes sur le territoire) et sa traduction en problème public, en démontrant l’émergence progressive d’un objectif partagé de résorption. 

La deuxième partie met en lumière l’existence d’une action publique relativement dense, organisée, à la gouvernance polycentrique impliquant un large ensemble d’acteur locaux, publics et privés au sein du système local d’action publique. Elle met en avant deux types d’outils de l’action publique : d’une part les projets de court terme, aux financements dédiés, visant à l’insertion des publics ; d’autre part les dispositifs visant principalement soit à la mise à l’abri soit à l’expulsion des personnes. 

La troisième et dernière partie revient sur les principes organisateurs de cette action publique locale, et propose la notion de politique à bas bruit. Elle démontre en effet la création d’une « filière d’insertion » discrète, en grande partie distincte de la filière de droit commun. Le bas-bruit de la politique repose sur trois éléments : le premier est composé de mécanismes dérogatoires au droit commun, et de pratiques instituées de non-recours. La thèse propose -ainsi un nouveau type de non-recours, le non-recours par interdiction. Les deux autres éléments sont la mobilisation massive de « travailleurs bénévoles » impliqués sur l’accompagnement social et le passage vers le droit commun, et la mise à l’écart de toute forme de participation des personnes au sein de l’action publique. 

Ainsi, la thèse propose une exploration du système local d’action publique, dont les caractéristiques sont marquées par l’histoire, la culture et les caractéristiques propres au territoire observé.