Face aux enjeux du dérèglement climatique et de la relance économique, l’hydrogène suscite un intérêt croissant. Cependant, le déploiement de ce vecteur énergétique demeure encore débattu, l’hydrogène étant pour certain une clé de voûte de la transition énergétique et pour d’autres un élément contingent voire contreproductif. Cette thèse en sociologie vise ainsi à comprendre comment les acteurs socioéconomiques issus de l’énergie et de l’industrie appréhendent un tel déploiement et se positionnent à son sujet. Il s’agit donc d’étudier le processus de légitimation de l’hydrogène ainsi que les controverses qu'il médiatise. Pour cela, cette recherche établit un regard croisé entre le Japon et la France, le premier faisant figure de pionnier dans ce domaine technologique et la seconde ne s'étant engagée que plus récemment dans cette voie. Cependant, au-delà de la seule « maturité » politique et industrielle, l’hydrogène et ses applications y font également l'objet de représentations et d'anticipations qui diffèrent grandement. De plus, le déploiement à grande échelle est appréhendé et planifié sous des angles très différents, ce qui laisse entrevoir des spécificités quant aux modalités d’intervention de l’Etat dans la sphère économique et marchande.
Mots-clés : hydrogène, pile à combustible, politique énergétique, politique industrielle, déploiement, France, Japon, controverses technologiques, imaginaire, futur, sociologie économique, sociologie des techniques