Séréna Naudin

Doctorante CIFRE
Portrait de naudins
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Doctorante
Non permanent.e
Équipe de recherche : 

Onglet(s)

Présentation

Travaillant avec des personnes à la recherche d'un refuge en France sous la forme d'ateliers radiophoniques depuis 2016, j'ai décidé que cette action de recherche ferait l'objet de ma thèse en 2018. Menée sous la forme d'une CIFRE, c'est-à-dire en tant que salariée d'une association, cette thèse est encadrée par deux chercheuses appartenant à des disciplines et laboratoires différents.

 

Titre provisoire de la thèse : Faire face à la violence épistémique. Expérience de production de savoir collectif dans un atelier radio avec des personnes en quête de refuge

sous la direction de Jane Freedman, sociologue, Professeur Université Paris 8, CRESPPA- Gentre Travail Mobilités et  Cristina Del Biaggio, géographe, PACTE - Justice Sociale

Salariée de l'association  Modus Operandi, Grenoble

 

Résumé

Parmi la multiplicité enchevêtrée des formes de violences que vivent les personnes qui cherchent à se réfugier en France, l’une d’elle est peu étudiée ou peu prise en compte : la violence épistémique. En effet, la parole de ces personnes est contrainte par un certain nombre d’empêchements et leurs capacités de sachantes sont niées. Pourtant, la parole est un enjeu dans la reconnaissance en tant que sujet qui pense et agit. Du fait de relations asymétriques ancrées dans des rapports de pouvoir inégaux, les praticien·nes de la recherche en sciences sociales peuvent contribuer à la violence épistémique et aux relations de dominations. Comment ainsi créer des conditions de la prise de parole de personne en quête de refuge ? Quelles seraient les modalités d’une recherche qui ne reproduise pas des formes de domination par des processus d’extractivisme épistémique ?

Cette thèse tente de mettre œuvre une recherche transformatrice basée sur une expérimentation méthodologique.  Au moyen d’un atelier radio qui a lieu avec des personnes qui ont demandé l’asile à la France, il s’agit de produire collectivement des savoirs. S’appuyant sur l’articulation établie par les épistémologies féministes et post-décoloniales entre le savoir, la parole, et le pouvoir, l’atelier radio cherche à agir sur les relations qui se construisent avec les personnes établies pour favoriser la prise de parole. Cet atelier était organisé à Grenoble, entre 2016 et 2022, sous la forme d’un continuum d’espaces de parole, allant progressivement d’un espace protégé vers un espace de rencontre avec du public.

 

Mots clés : parole, asile, migration, radio, savoir situé, radio, violence épistémique