Severine Durand

Chercheure associée
Portrait de durandse
Affiliation : 
Autre
Statut : 
Chercheuse associée
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Changement climatique
Démocratie Participative
Evénement extrême
Habiter
Sensible
Vulnérabilité
Équipe de recherche : 

Onglet(s)

Présentation

J'étudie les expériences des habitants face aux changements environnementaux, qu'ils soient brutaux (événements extrêmes) ou inscrits sur le temps long (changement climatique).

Mes travaux se concentrent aujourd'hui sur les expériences habitantes plurielles du changement climatique et les savoirs expérientiels qui en découle.

J'étudie notamment comment les pratiques des habitants, façonnées par des écologies particulières, informent sur leur appréhension des milieux de vie et de leurs futurs.

Dans le cadre du projet Cepocc (Connaissances et expériences politiques ordianires du changement climatique), financé par le labex Item et le parc national des Ecrins, j'ai conduit une enquête auprès des usagers de la montagne courant 2019 pour explorer les dimensions phénoménologiques du changement climatique en recueillant un ensemble de témoignages qualitatifs de l’expérience vécue de ces changements. La valorisation de ce travail est en cours.

Je travaille parallèlement sur les questions des Transition démocratique et écologique dans des projets en Recherche Action notamment (dernier projet Littoral +, PIA3, Région Occitanie).

Enfin, mes enseignements principaux portent sur les question de démocratie participative, les méthodes qualitatives et la sociologie de l'environnement.

Précédemment mes travaux doctoraux et post-doctoraux ont questionné la culture du risque et l'habitabilité des territoires exposés à un risque climatique extrême (crue rapide).

Dans ma thèse, j'ai abordé cette question par deux thématiques complémentaires : L’expérience habitante du risque au quotidien et la constitution socio-historiques des vulnérabilités. Mes travaux ont ainsi permis de ré-inscrire le questionnement sur la culture du risque dans un questionnement plus large sur l’habiter un milieu. Pour se faire, j'ai construit un dispositif de recherche original pour appréhender les pratiques des habitants de territoires exposés à un risque naturel tout en re-situant cette expérience ordinaire du risque dans l’épaisseur historique, socioéconomique et politique du milieu de vie. Les résultats de cette thèse ont contribué à l’étude des risques d’un double point de vue : celui du public, en montrant comment « l’habiter avec les risques » est socialement, matériellement et politiquement contraint; et celui des politiques publiques, en montrant comment elles peuvent contribuer à la constitution des vulnérabilités.

J'ai poursuivi cette approche originale qui combine investigation de l’habiter avec les risques et analyse des processus de constitution des vulnérabilités dans mon post-doctorat au sein du laboratoire PACTE dans le cadre du projet ANR Mobiclimex en partenariat avec l'Institut des Géosciences de l'Environnement notamment. Dans le cadre de ce projet je me suis concentrée sur la prise en compte par les habitants dans leurs trajectoires résidentielles et leurs vies quotidiennes des événements hydro-météorologiques extrêmes de type crues rapide. J'ai co-publié avec la coordinatrice du projet Céline Lutoff un ouvrage de valorisation du projet en deux tomes : Mobility in Face of Extreme Hydrometeorological Events.

Titre de la thèse : 
Vivra avec la possibilité d'une inondation ? Ethnographie de l'habiter en milieu exposé.. et prisé.
Dates : 
janvier, 2009 - juin, 2014
Directeur.s / Directrice.s extérieur.e.s : 
JS Bordreuil
Résumé de la thèse : 

Les politiques de gestion des risques appellent à favoriser la prévention et à développer une « culture du risque » dans les zones exposées afin d’éviter l’écueil de l’oubli, pointé du doigt après une catastrophe. L’objet de cette thèse fut de questionner cette possibilité en investiguant comment on habite, au quotidien, un milieu exposé aux inondations. Forte d’un travail ethnographique, et en particulier d’une « observation habitante discrète », la thèse questionne ce qui circule à propos des inondations, comment des habitants s’emparent de la question et organisent leurs pratiques en fonction des risques. Le terrain d’étude, Lattes, ville prisée du Sud-est de la France qui a connue une explosion démographique récente, est rendue attractive par de nombreux atouts. Ce cas d’étude permet de comprendre les mécanismes – collectivement construits – de mise en invisibilité du danger. La mise en visibilité des mesures de protection par les politiques locaux et l’effet confortant du partage normatif encouragent la normalisation de la confiance en la protection. Dans l’interaction, les énoncés se formulant sans cesse dans le souci de leur acceptabilité, dédramatiser est plus confortable que de dramatiser : les énoncés de relativisation du risque circulent davantage que ceux ouvrant sur l’horizon du danger. Par ailleurs, la logique sécuritaire qui se développe vient contredire la prévention aux inondations. Surtout, ni les liens entre les habitants ni les liens des habitants au milieu ne fournissent le socle suffisant à l’élaboration collective que nécessite le déploiement d’une « culture du risque ».

Mots-clefs: culture du risque, inondation, habiter, quotidien, riverains, interactions, participation, prévention, vulnérabilité, ethnographie. 

ABSTRACT 

Risk management policies promote prevention and call to develop a "risk culture" in hazardous areas to avoid the phenomenon of forgetting about risk, that can be found after a disaster. This thesis has sought to question this possibility by investigating how we live, in everyday life, in flood-prone areas. Through an ethnographic piece of work, in particular a "discreet resident observation", the thesis questions what circulates about flooding between inhabitants and how they organize their practices in relation to the risk. The field study, Lattes, is an upper middle-class suburban neighbourhood located in the south east of France (Mediterranean coast). It was built on wetlands and therefore remains vulnerable to flash floods. This case study provides insight into the mechanisms - built collectively – from “invisible danger” implementation. The increased visibility of the protection made by local policies and the comforting effect of normative sharing provided a normalization of the trust in the protection. Through the interactions, statements are continually developed in the interests of their acceptability. Thus, it is more comfortable to “de-dramatize” than to dramatize: statements of relativism circulate more than the ones that open on the horizon of danger. Moreover, the current development of a “logic of safety” for urban risks reduction contradicts the prevention of flooding. Above all, neither the links between inhabitants nor the links with their living environment provide a sufficient collective development base for a "risk culture" deployment.

Keywords: risk culture, flooding, living, everyday life, riparian, interactions, participation, prevention, vulnerability, ethnographic study.