Face à l'augmentation des catastrophes dues aux risques naturels et à la menace d'événements extrêmes dus au changement climatique, la réinstallation est de plus en plus considérée comme une option viable. Les études disponibles indiquent que le processus de réinstallation influence largement les impacts sur la population réinstallée et détermine la mesure dans laquelle les objectifs de réinstallation sont atteints. 

Suite à des pluies sans précédent, Dar es Salam a dû faire face à des inondations catastrophiques en décembre 2011, qui ont fait au moins 49 morts et déplacé plus de 50 000 personnes. Dans le cadre de la reprise après sinistre, le gouvernement a hébergé les survivants dans des camps temporaires, puis a fourni des parcelles et a réinstallé les propriétaires concernés parmi les survivants dans une zone élevée située à environ 40 kilomètres de leurs anciennes zones. La recherche se concentre sur le programme de réinstallation en cas de catastrophe mené à Dar es Salam, en examinant le processus et en explorant ses impacts sur les survivants réinstallés. Une approche méthodologique mixte comprenant des méthodes de recherche qualitatives et quantitatives a été utilisée pour répondre aux questions de recherche formulées.

Les résultats de la recherche ont montré qu'en l'absence d'une politique ou d'un plan de réinstallation, le programme de réinstallation a été mené de manière ad hoc, avec plusieurs acteurs impliqués dans le processus. Outre la sécurité contre les inondations futures, les administrateurs impliqués dans la planification ont pris en compte plusieurs aspects qu'ils jugeaient nécessaires pour les ménages réinstallés et ont pris des dispositions anticipant des impacts positifs. Il s'agit notamment de l'aspect juridique, de l'aspect économique, de l'aspect environnemental, de l'aspect du logement, de l'infrastructure physique, de l'éducation des enfants, de la santé, de la sûreté et de la sécurité, de l'infrastructure sociale, et de l'aspect institutionnel. Malgré les diverses dispositions, les résultats ont montré que, bien qu'il y ait eu certains impacts positifs, les ménages réinstallés ont subi plusieurs impacts négatifs qui, dans de nombreux cas, ont rendu les dispositions insignifiantes ou inutiles. En plus, les objectifs du programme de réinstallation n'ont été pleinement atteints que dans le cas de la sécurité contre les inondations et de l'approvisionnement en eau. Dans de nombreux cas, les besoins de la majorité n'ont pas été satisfaits et les personnes vulnérables ont été les plus touchées. Il a également été constaté que les personnes responsables de la planification n'étaient pas conscientes des divers impacts négatifs auxquels la population était confrontée, mais pensaient plutôt que la population avait bénéficié des effets positifs de la réinstallation.

Bien que chaque expérience de réinstallation puisse être unique en fonction de son contexte, la recherche apporte plusieurs contributions qui peuvent être utiles à la formulation de politiques de réinstallation à l'avenir. L'une des plus importantes est de montrer que la réinstallation implique les différentes composantes d'un système urbain et que sa planification est intrinsèquement complexe. Par conséquent, pour une politique et une planification efficace de la réinstallation, il est recommandé d'adopter une approche participative, holistique, et flexible, avec pour objectifs le "bien-être" et la "durabilité", le tout soutenu par une attitude altruiste de la part des acteurs impliqués dans le processus.