Biodiversités :
Les recherches portent sur les relations à différentes biodiversités : « domestiques », « sauvages », « ordinaires », « remarquables », se situant dans des espaces dont le degré d’urbanité ou de naturalité varient, dans des pays du Nord et du Sud.
Elles s’intéressent aux modalités d’interrelations entre humains ou entre humains et autres qu’humains autour de ces biodiversités (conflits, concurrence, coexistence, croisement des spatialités humaines et animales, etc.). Les savoirs développés à ce sujet et les interrelations entre savoirs experts, vernaculaires et habitants (conflit de légitimité, controverses, hybridation des savoirs) sont étudiés, comme les modes de gouvernance de ces biodiversités (conservation stricte, cogestion, libre évolution, réensauvagement, etc.). Ces recherches interrogent plus largement les manières dont les catégorisations socio-spatiales des natures et cultures évoluent et dont les recompositions des relations au monde s’opèrent dans ce contexte de crises socio-environnementales.
Membres de l’équipe dont les travaux relèvent de ce thème : Salomé Dehaut, Edith Chezel, Stéphane Héritier, Coralie Mounet, Franck Giazzi, Jean-Pierre Mounet
Énergie :
Les recherches portent sur les politiques climat-énergie dans la période contemporaine, au travers d’abords complémentaires : l’histoire environnementale de ces politiques appréhendées au travers des évolutions des mondes du travail et du syndicalisme, l’analyse sociotechnique de déploiement de projets dans leurs interactions avec les milieux de vie et les paysages (terre, mer, sous-sols), l’analyse des pratiques individuelles et collectives de production et de consommation d’énergie (sobriété, efficacité, enr), les interactions humains-nouvelles technologies de l’énergie. Ces travaux contribuent à contextualiser ces politiques, à interroger les catégories d’analyse qui les fondent et à appréhender les enjeux de justice, d’éthique et de démocratie qu’elles suscitent ainsi que de comprendre les freins et les moteurs aux changements aux échelles individuelles et collectives.
Membres de l’équipe dont les travaux relèvent de ce thème : Renaud Bécot, Olivier Labussière
Risques :
Les risques naturels (d’inondation, sismiques, gravitaires), industriels et sanitaires (pollution atmosphérique, contamination des bassins versants et des sols, notamment par l’amiante) sont étudiés. L’accent est mis sur les réponses sociales individuelles (étude des vulnérabilités, des perceptions et des comportements), collectives et politiques (politiques de gestion et d’urbanisme, responsabilités, information préventive) face aux phénomènes extrêmes aux temporalités variées. Les aléas sont abordés notamment sous leur dimension temporelle (géohistoire, catastrophes historiques, paléocatastrophes, aléas émergents) et de leur complexité (risques systémiques, reconstitution d’évènements complexes, etc.)
Membres de l’équipe dont les travaux relèvent de ce thème : Stéphane Cartier, Elise Beck, Yvan Renou, Sarah Duché, Renaud Bécot, Philippe Schoeneich, Odile Plattard, Julia Agziou
Paysages :
Il est question ici de la représentation et de l’étude des dynamiques environnementales et paysagères actuelles, passées et futures.
Les trajectoires d’évolution de l’occupation et de l’usage des sols sont un point de départ pour l’étude du paysage en lien avec des questions liées aux ressources ou aux services écosystémiques par exemple. Les représentations spatio-temporelles du paysage et l’approche systémique (prenant en compte la biodiversité, les dynamiques géomorphologiques, les sols, les changements globaux, etc.) sont privilégiés pour répondre à des besoins d’aide à la gestion des territoires.
Notre attention se porte également sur la manière dont les habitant.es habitent les lieux, s’engagent et expérimentent par leurs pratiques leurs paysages. Les paysages sont ainsi appréhendés dans leurs dimensions vécue, appropriée, patrimoniale, esthétique et sensible.
Membres de l’équipe dont les travaux relèvent de ce thème : Pauline Dusseux, Dominique Baud, Edith Chezel, Franck Giazzi
Les travaux de la majorité des membres de l’équipe s’intègrent également dans l’un de ces trois objets transversaux :
Adaptation :
L’évolution des modes de vie face aux changements globaux (notamment le changement climatique) est étudiée à différentes échelles spatiales et temporelles. Prise sous l'angle des pratiques (quotidiennes, touristiques, élevage transhumant des pays des suds ...) et des récits, ainsi que des politiques et stratégies d’adaptation (cogestion des ressources naturelles,...), elle pose la question de la transition dans les territoires en interrogeant notamment les difficultés d’adaptation et la question de l’aide à la décision.
Membres de l’équipe dont les travaux relèvent de ce thème : Céline Lutoff, Pierre-Olivier Garcia, Céline Tritz, John Tuppen, Franck Giazzi, Sarah Duché, Séverine Durand, Anastasia Panenko, Mohammed Kharbouche
Pouvoirs (et contre-pouvoirs):
A travers ce thème, il s’agit d’étudier les formes et les relations de pouvoir au croisement des questions environnementales sur différents objets d’études tels que la santé, les ressources, les énergies, les sciences, les espaces naturels, l’eau et les non-humains. Il s’agit en particulier d’observer les diverses façons dont les rapports de pouvoirs s’inscrivent dans les processus socio-naturels et contribuent à les produire. L’étude concrète des modalités du « faire commun » (commoning) se prête dès lors à diverses enquêtes : cherchant moins à cerner les modalités institutionnelles soutenant la gouvernance de « biens », elle vise à comprendre des processus sociaux centrés sur l’articulation « de » communs, « par » et « pour » des communautés, ouvrant ainsi éventuellement l’analyse à l’intégration de mouvements sociaux.
A partir d’approches contemporaines et/ou s’attachant à donner à voir l’épaisseur historique de ces enjeux, nos recherches portent sur des enjeux de transition, de politisation de l’environnement, de mise en politique publique et en droit, des pratiques d’aménagement face aux changements environnementaux, de la production des savoirs liés aux questions environnementales, mais encore des questions de contestations, controverses et conflits.
Membres de l’équipe dont les travaux relèvent de ce thème : Olivier Labussière, Yvan Renou, Sophie Wahnich, Dusan Kazic, Pierre-Olivier Garcia, Claire Revol, Renaud Bécot, Stéphane Héritier, Jean-Pierre Mounet
Pluralisme méthodologique :
Les membres de l’équipe s’appuient sur un ancrage méthodologique fort via le recours aux méthodes couramment mobilisées en sciences sociales, qu’il s’agisse des enquêtes quantitatives et qualitatives, par les archives, de la cartographie, de l’analyse spatiale, de la modélisation multi-agents, des approches spatio-temporelles, mais aussi des mesures, de l’observation des milieux ou de la télédétection. Sur cette base, ils s’attachent également à expérimenter des méthodes en émergence, que ce soit par le croisement de méthodes classiques, les jeux sérieux, les parcours commentés ou encore des méthodes alliées à des plus qu’humain.es. Il est à souligner que l’approche artistique, par la vidéo, la danse ou le théâtre, étroitement liée à la question des émotions et de l’approche sensorielle/sensible (écoute), occupe une place grandissante dans les pratiques de l’équipe. L’équipe s’engage dans des formes de recherche-création (audiovisuelles, chorégraphiques, etc.) et enquête sur l’heuristique de la rencontre entre création artistique et recherche en SHS en hybridant les processus et les formats d’enquête.