Le projet part du constat que les sols, en tant qu'entité environnementale, font l'objet d'un renouveau d'intérêt social et politique qui les constitue en objets d'attention, voire de soin, en lien avec les enjeux de transition écologique. Il s'agit ici de comprendre ce que cette mutation implique en termes de dynamiques foncières rurales, foncier et sols étant conçus comme les dimensions respectivement immatérielle et matérielle de la terre. Pour ce faire, le projet se concentre sur le secteur sylvicole français, qui est actuellement traversé par des controverses importantes en lien avec le changement climatique, l'évolution des représentations sociales des arbres et des transformations rapides d'un de ses principaux acteurs, l'Office national des forêts. A partir d'enquêtes menées dans le Morvan et à l'échelle nationale, le projet poursuit trois objectifs principaux : situer le rôle des sols dans les argumentaires des controverses forestières, définir les modalités de coexistence et de confrontation spatiale des modèles sylvicoles en jeu, qualifier le rôle d'une gouvernance émergente des sols dans la transition forestière.