Portrait de vialben
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Post-Doctorant
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Action publique
Action sociale
Bifurcations
Individualisation
inégalités
jeunesse
Non-recours aux droits
parcours de vie
Politique sociale
politiques du guichet
Politiques publiques
Socialisation
Vulnérabilité
Équipe de recherche : 

Onglet(s)

Présentation

Benjamin Vial est chercheur en sciences sociales spécialiste du non-recours aux droits sociaux dans le champ des politiques publiques de jeunesse. Son travail vise à éclairer les raisons et les enjeux du non-recours pour l'action publique et le travail social. Il est membre de l'Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) depuis 2010. Il participe aux activités scientifiques de la Chaire "Publics des politiques sociales" de la Fondation UGA.

 

Benjamin Vial a soutenu une thèse en science-politique sur "l'expérience du non-recours dans les parcours d'insertion des jeunes peu ou pas diplômés" sous la direction de Philippe Warin. Il a notamment publié une revue de littérature sur le non-recours des jeunes à l'aide publique pour l'Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire (Injep). Il participe à plusieurs enseignements universitaires, notamment dans le cadre du Master VTS et du Master DPC de Sciences-Po Grenoble. Il intervient également auprès d'étudiants en formation initiale et de professionnels en formation continue sur "les raisons et les enjeux du non-recours aux droits sociaux", "l'évolution des politiques sociales de jeunesse", "les dispositifs d'insertion destinés aux jeunes", "la sociologie de la jeunesse et du passage à l'âge adulte".

 

En parallèle de ses travaux scientifiques, Benjamin Vial collabore avec plusieurs compagnies artistiques en tant que comédien et animateur.

 

 

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Titre de la thèse : 
L'expérience du non-recours dans les parcours d'insertion des jeunes peu ou pas diplômés
Directeur.s / Directrice.s : 
Résumé de la thèse : 

Cette thèse porte sur le non-recours des jeunes à l’aide publique en France. Elle s’appuie notamment sur une cinquantaine d’entretiens avec des jeunes ni en emploi, ni en formation, ni dans le système scolaire (NEET). Elle s’intéresse plus spécifiquement à l’expérience du non-recours dans les parcours d’insertion des jeunes peu ou pas diplômés. Elle montre en quoi cette expérience du non-recours participe à la socialisation des individus, c’est-à-dire à l’intériorisation des normes sociales et à la construction des valeurs personnelles. Elle souligne également plusieurs enjeux possibles pour l’action publique et le travail social : informer et sensibiliser les jeunes sur la protection sociale ; simplifier le mille-feuille des dispositifs publics et des démarches administratives ; former les professionnels de jeunesse sur le non-recours ; rendre possible l’accès à un revenu minimum stable dès 18 ans pour les jeunes vulnérables.

 

Les trois premiers chapitres proposent un cadrage autour de la question du non-recours des jeunes à l’aide publique. Le premier chapitre retrace l’émergence du problème public du non-recours dans le champ général des politiques sociales puis dans le champ spécifique des politiques sociales de jeunesse. Le deuxième chapitre rassemble les principales données quantitatives publiées sur le non-recours des jeunes à l’aide publique. Le troisième chapitre présente une revue de la littérature scientifique sur le non-recours des jeunes peu ou pas diplômés aux dispositifs d’insertion socioprofessionnelle. Les deux chapitres suivants sont consacrés à l’analyse du non-concernement des jeunes peu ou pas diplômés vis-à-vis des institutions d’insertion. Le quatrième chapitre explique et justifie la construction de cette nouvelle notion dans la littérature scientifique sur le non-recours aux droits sociaux. Le cinquième chapitre analyse les différents facteurs d’activation du non-concernement dans les parcours des jeunes peu ou pas diplômés. Les trois derniers chapitres portent sur les cheminements de retour vers les institutions d’insertion. Le sixième chapitre identifie trois cheminements idéaltypiques : « l’envie d’une autre vie » ; « la réaffiliation institutionnelle » ; « le retour à la case départ ». Le septième chapitre propose une analyse sociologique de l’expérience du « déclic » dans les parcours de vie des jeunes. Le huitième chapitre présente une grille de lecture générale des cheminements articulée autour de trois dimensions analytiques (temporelle ; biographique ; identitaire).

 

L’ensemble de ce travail éclaire la dimension identitaire au cœur de l’expérience du non-recours et la puissance sociologique des normes sociales liées à l’âge. Si les jeunes peu ou pas diplômés reviennent vers les institutions d’insertion, c’est avant tout parce qu’ils espèrent pouvoir devenir des adultes comme les autres. Les difficultés qu’ils rencontrent pour accéder à la citoyenneté socio-économique rappellent à ce titre les limites des politiques publiques qui leur sont destinées, et en particulier les conséquences des restrictions d’accès à un revenu minimum pour les moins de 25 ans. Cette expérience des difficultés d’accès aux droits sociaux, conjuguée à la précarité socio-économique, pourrait participer à la montée des valeurs conservatrices et des idées populistes.

 

https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-03110601v2