Raul Magni-Berton
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Gouvernance, Podcast
COVID et mesures de restrictions des libertés en Europe
Notre saison 2 spéciale « Crise de la COVID19 » se poursuit cette semaine avec Raul Magni-Berton. Lors de sa participation au séminaire, il a présenté ses travaux sur les mesures « liberticides » prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie à l’échelle de plusieurs pays européens.
Des différences de stratégie à travers l’Europe…
En vérité, les travaux de Raul sur la pandémie sont doubles, puisqu’il s’intéresse à la fois aux mesures de restrictions des libertés mais aussi à leur application. En effet, l’état d’urgence sanitaire s’est accompagné d’un déploiement de mesures restrictives au travers de décrets ou de lois extraordinaires et dont la mise en application varie selon le pays étudié. Par exemple, dans la plupart des cas, le respect des règles mises en place est assuré par la « menace » d’une amende en cas d’infraction. Cependant, ces amendes peuvent être massives ou distribuées au compte-goutte selon la stratégie adoptée. De même, l’application de la législation n’est pas restée figée depuis le début de la crise : le simple terme de « confinement » ne veut plus dire la même chose selon les pays alors que son application faisait consensus en mars 2020. En fait, la mise en place de dispositifs exceptionnels pendant la pandémie est la résultante d’une réflexion autour d’un dilemme très simple : protéger la santé ou protéger les libertés individuelles.
Pour autant, malgré une grande disparité des mesures mises en place et des méthodes pour les faire respecter, Raul a observé une tendance globale : la régionalisation des mesures. A travers une étude couvrant 32 pays, il a pu observer que les pays qui ont traité l’épidémie avec le plus de succès l’ont fait à l’échelle régionale dès le départ : c’est notamment le cas de l’Allemagne, de la Suisse ou du Japon (cf épisode 3). Leur exemple a ainsi conduit d’autres pays à suivre une stratégie similaire, comme on a pu le constater récemment en France.
…Qui dépendent de la stabilité démocratique des pays
La diversité des stratégies adoptées peut néanmoins trouver sa source dans un facteur inattendu. Les premiers résultats des travaux de Raul montrent en effet que le niveau de sévérité des mesures n’est pas relié au niveau de gravité de la crise, ni aux idéologies des partis des gouvernements en place. A l’inverse, elles sont extrêmement liées à des observations sur un plus long terme telles que le niveau de confiance des citoyens dans les institutions, la confiance de ces citoyens entre eux mais aussi la « stabilité démocratique » générale du pays ; autrement depuis combien de temps la démocratie est installée dans le pays et dans quelle mesure l’Etat de droit est respecté. Ainsi, il en ressort que les pays les moins démocratiquement stables prennent les mesures les plus sévères. De même, cela signifie également que ce constat aurait pu être fait depuis une vingtaine d’années et que la sévérité des mesures mises en place aurait ainsi pu être anticipée avant même l’apparition de la crise. Cela révèle un enjeu sous-jacent : l’équilibre des pouvoirs au sein des pays et leur capacité à résister à la crise actuelle et aux crises à venir…
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InPacte est une création du service communication de Pacte et d'Emilie Wadelle
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