Séance de présentation des premières années de recherche

Le temps d'échange sera structuré autour de deux présentations : 

"S’adapter au stress hydrique dans les quartiers aisés : étude comparée d’une inégalité environnementale dans un contexte de changement global (Los Angeles, Le Cap)" - Juliana Mazzucotelli. 

Les quartiers privilégiés du Cap et de Los Angeles - composés de populations riches et principalement blanches - bénéficient d’un accès à des ressources en eau bien supérieur aux autres quartiers et en ont des usages controversés dans un contexte de raréfaction de la ressource (arrosage intensif, piscine, fontaine), ce qui soulève la question du « right to the water ». Leurs usages des réseaux d’approvisionnement ont un impact sur l’ensemble des systèmes métropolitains en générant des inégalités socio-spatiales d’accès à la ressource. En croisant géographie sociale et environnementale, cette thèse propose une étude empirique du waterscape des populations aisées afin de montrer que le changement global engendre des évolutions qui reproduisent les structures socio-spatiales dominantes et génèrent un nouveau risque lors des épisodes de stress hydriques sur les réseaux métropolitains. À partir de deux cas d’étude, Le Cap et Los Angeles, le dispositif d’enquête sera triple : une cartographie des réseaux d’approvisionnement en eau et des inégalités en période de sécheresse dans les deux villes, une enquête sur les pratiques et les représentations des habitants les plus riches afin de comprendre leurs modalités d’adaptation grâce à des observations, un questionnaire et des entretiens et une analyse lexicométrique d’un corpus composée de différentes sources (médiatiques, institutionnels) afin d’étudier la conflictualité de la question. 

« Ce que les réseaux font aux réseaux en temps de pandémie : usages numériques et réseaux de relations personnelles après la crise sanitaire du Covid-19 » - Eliot Forcadell. 

La crise sanitaire du Covid-19 et les périodes de confinement instaurées en France ont entraîné un recours important aux technologies de la communication pour maintenir les relations à distance et pallier l'absence de contacts en face-à-face. Ce travail de recherche vise à comprendre dans quelle mesure ces dispositifs de communication numériques ont pu contribuer à préserver les réseaux de sociabilité en situation de crise et dans les périodes ultérieures. Il portera une attention particulière aux conditions d'appropriation de ces outils (inégalités d'accès, trajectoires d'usages, gestion genrée des sociabilités familiales et amicales), aux pratiques de sociabilités numériques spécifiques qui ont pu naître en temps de crise (reprise de contacts avec des relations géographiquement éloignées, activités de loisirs à distance), et aux déterminants de leur maintien en temps ordinaire. Il s'appuiera sur des données quantitatives et qualitatives collectées dans le cadre des ANR Vico et PanelVico (données longitudinales issues d'enquêtes par questionnaire en population générale, entretiens semi-directifs avec des répondant·es à l'enquête).