Pour une sociologie de développement agricole des oasis à palmiers dattiers en Algérie

Depuis l’avènement des nouvelles techniques d’exhaure de l’eau au Sahara, durant les années 1940, l’agriculture a connu une expansion spectaculaire de sa SAU passant d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marché, notamment grâce aux cultures primeurs et d’arrière-saison que permet le climat saharien. Les statistiques affichent un effectif de 18 millions de palmiers, alors qu’ils n’étaient que de 8 millions en 1970. De même, les surfaces emblavées ont connu un bond d’environ 100 000 hectares ces dix dernières années. Si ces résultats sur le plan macroéconomique sont très encourageants et porteurs d’espoir, la situation est tout autre à l’échelle d’un territoire (microéconomique). 

Nous prenons comme ligne directrice, la chaine de valeur et ses différents maillons, amont et aval, depuis le champ jusqu’à la commercialisation au sein d’une filière agricole. Tout au long de cette chaine, le processus est semé d’embuches lesquelles n’ont rien à voir avec des problèmes de manque de technicité, bien au contraire. Ce sont les relations entre les acteurs qui constituent, de notre point de vue, un facteur bloquant du développement agricole. Pour avoir vécu ces problèmes lors de ma thèse, mais aussi aujourd’hui encore, en tant que consultant pour un investisseur, les contraintes qui nous paraissent indispensables à surmonter sont :

• Un manque de rigueur professionnelle : études certes réalisées, mais parfois en décalage avec les attentes et les réalités locales : cas d’un forage d’irrigation à Touggourt…

• Un individualisme assez prononcé dans l’utilisation des ressources communes notamment hydriques : les mieux servis, pénalisent les autres : cas des forages collectifs à Ouargla

• Une quasi-absence de conscience environnementale à tel point d’altérer sa qualité car considérée comme un dû, à exploiter à sa convenance, le plus souvent, à outrance. Cela a généré une salinisation des sols et une régression de la biodiversité à cause des produits chimiques utilisés pour doper les rendements : cas de la filière pomme de terre à El Oued. 

• Des difficultés prononcées du « travail fédératif » ou associatif souvent utilisé pour d’autres objectifs personnels : cas du cluster datte à Biskra …

Chaque point évoqué est documenté dans un objectif d’esquisser des pistes de réflexions, voire de solutions, au travers d’un projet à construire pour mieux comprendre les logiques sociales en vigueur.

Mots clés : Agro-sociologie – Développement économique – oasis à palmiers dattiers