LAURA PEAUD

Depuis 2008-2009, je poursuis mes recherches dans plusieurs directions : histoire et épistémologie de la géographie, genre et épistémologie des sciences humaines et sociales, pédagogie de l’enseignement de la géographie dans le supérieur. Ces thématiques ont en commun une approche critique des sciences humaines et sociales. Après une thèse en histoire de la géographie, portant sur les liens entre sociétés savantes et politique au XIXe siècle en Europe, elle poursuit ses recherches dans trois axes différents :

- les liens entre géographie et les autres SHS, en questionnant les modes d'écriture de la discipline

- la pédagogie de la géographie dans l'enseignement supérieur

- la géographie de la naissance, en particulier autour de l'accouchement à domicile ou en maison de naissance.

Pour ces entrées, elle accorde une importance particulière au corps et aux émotions, et met en œuvre des approches qualitatives (entretiens, observations, questionnaire) en portant une attention aux enjeux éthiques de ses terrains de recherche.

Qualifications

2015 : Qualifiée au titre de la section 23 pour les fonctions de Maître de conférences en géographie

2015 : Qualifiée au titre de la section 72 pour les fonctions de Maître de conférences en histoire et épistémologie des sciences

Histoire et épistémologie de la géographie

Mes recherches doctorales ont porté en histoire et épistémologie de la géographie sur le 19e, et ont interrogé les relations savoir / pouvoir dans un moment de première institutionnalisation de la discipline géographique.

Je poursuis depuis 2015 mes recherches en histoire et surtout épistémologie de la géographie, sous quelques angles principaux :

- Autour de la figure d’Alexander von Humboldt, au prisme de ses voyages, des liens entretenus dans sa géographie entre science, émotions et subjectivité, à travers aussi son insertion dans les réseaux savants du 19^ème siècle européen et mondial ;

- Savoirs situés, spatialité des savoirs géographiques et circulations des savoirs géographiques, en considérant les réseaux et lieux de savoir de la géographie depuis le 19^ème siècle jusqu’à aujourd’hui et en axant récemment mes interrogations sur les circulations au sein de ses lieux (à travers les questions de traduction) ;

- Circulations pluri-, inter- et transdisciplinaires : depuis 2015, j’interroge également la façon dont les savoirs géographiques rentrent en résonance avec d’autres sphères scientifiques, en particulier au sein des sciences humaines et sociales (histoire et philosophie).

Genres et femmes

Récemment, j’ai également engagé des recherches dans un nouveau champ, qui questionnent la place des femmes et les enjeux de genre dans plusieurs directions :

• Dans une perspective d’histoire de la géographie, identification des figures féminines oubliées de la discipline
• Dans une perspective épistémologique portant sur la période contemporaine de production des savoirs géographiques, interrogation sur ce qu’être femme fait à la géographie francophone
• Enfin, j’ai également élargi ces questionnements par l’ouverture d’un terrain portant sur les spatialités des lieux et des acteurs de la naissance en France, en collaboration avec Irène Favier (MCF histoire contemporaine, Université de Grenoble Alpes) depuis 2020.

Ces thématiques de recherche s’articulent avec mes enseignements, dans la mesure où j’assure à partir de la rentrée 2020-2021 un cours de licence sur « Genres et espaces publics ». Et depuis 2018, je participe à la co-organisation au sein de l’UFR Arts et Sciences Humaines du Festival « Trouble ton genre ».

Pédagogie de la géographie dans le supérieur

Cette question fait l’objet d’un axe de recherche plus informel, même si les questionnements qui le traversent me portent depuis mes débuts d’enseignante dans le supérieur. Elle profite de la structuration d’une équipe de travail au sein du laboratoire Pacte depuis 2019-2020, qui se réunit sur ces thématiques.

Avec Camille Vergnaud (MCF en géographie à l’INSPE de Grenoble), j’ai entamé en 2020 un travail auprès d’étudiant.es en licence et en master, visant à interroger la façon dont ils.elles reçoivent et pour une part co-construisent des enseignements en épistémologie de la discipline.

Approche critique des sciences humaines et sociales

L’ensemble de ces thématiques a pour point commun d’être conduites à la lumière d’approches critiques, qu’elles concernent la façon dont les savoirs géographiques sont produits, la place des savoirs académiques dans la société ou bien les liens entre enseignements et recherche.

Scientific disciplines