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Nouveaux membres / Régulations
On September 1, 2023

Yves Montouroy rejoint le laboratoire Pacte en tant que MCF en Science politique, en délégation CNRS à Sciences Po Grenoble.
"Mon parcours en science politique est celui d’une recherche sur les politiques publiques de l’environnement et les transformations de l’action publique par la prise en compte des questions environnementales. Je travaille à la fois sur les agendas politiques de l’Union européenne, la territorialisation de l’action publique et l’action collective sectorielle. J’interroge ensemble les vecteurs de transformation de l’action publique, les processus de sectorisation/désectorisation des politiques publiques et la démocratie environnementale. Mon travail montre que les luttes d’acteurs multi-échelles expliquent les régulations politiques sectorielles et leur mise en œuvre dans les territoires.
J’ai réalisé ma thèse sous la direction de Andy Smith (Directeur de recherche FNSP, Centre Émile Durkheim, Sciences Po Bordeaux) et l’ai soutenue en 2012. Elle a porté sur la régulation politique du secteur européen des forêts et du bois. J’ai notamment étudié les mises en politiques publiques du bois énergie, de la protection des forêts contre les incendies et enfin de la lutte contre le commerce international de bois illégal. Après ma thèse, j’ai investi des terrains non européens. L’enjeu pour moi est de tester la portée analytique de mon travail sur la construction multi-échelle des politiques publiques. J’ai notamment étudié les jeux d’acteurs et la mise en œuvre des instruments européens de la lutte contre l’exploitation illégale des forêts et des minerais rares dans le bassin du Congo dans le cadre de l’ANR Circulex en 2015 puis d’un visiting fellow à l’Institute for European Studies de la Vrije Universiteit Brussel (COST INOGOV) en 2016.
Depuis mon recrutement à l’Université des Antilles et mon insertion au LC2S (Laboratoire Caribéen de Sciences Sociales – UMR 8053), en 2016, j’étudie la variété des transitions écologiques territoriales. J’enquête, en même temps, sur plusieurs secteurs, tels l’agriculture, les conflits fonciers, l’énergie, ou encore le secteur portuaire et ce, sur des terrains variés, en Europe, par exemple en France et en Espagne, dans les outre-mers, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, et dans les Suds, par exemple au Brésil et au Sénégal. Mon travail s’appuie sur des programmes de recherche internationaux sur les transitions écologiques et climatiques, les risques naturels et la gouvernance territoriale, tels l’ANR Artimix et l’ANR TIREX, le fonds européens FEDER AgroEcoDiv, le programme MUSE Typoclim et enfin à travers le Labex CEBA et le Labex DRIIHM. Ce sont encore des partenariats mis en place avec le secteur privé et public qui me permettent de travailler avec les acteurs de terrain, notamment la mise en place d’Observatoires, à l’exemple de l’Observatoire sur les connexions entre es activités portuaires et développement territorial de La Martinique ou celui le protection des mangroves en Guadeloupe.
Analytiquement, je situe mon travail dans une littérature de l’action publique résolument sociologisée, néo-institutionnaliste et constructiviste. Une telle entrée met l’accent sur la nécessité de regarder les acteurs en action pour comprendre concrètement ce qu'ils font des processus d’action publique, et, dans le même temps, comment ces mêmes acteurs sont contraints par les rapports de force, les institutions et les politiques publiques. Fondé sur cette approche interactionniste, je postule, pour ma part, que les questions environnementales sont problématisées et sectorialisées par des acteurs qui défendent à la fois des intérêts et des rapports au monde, parfois essentialistes. L’enjeu de leur lutte est de découper les problèmes amenés sur les agendas politiques et, ce faisant, tenter d’orienter le changement par les politiques publiques.
Méthodologiquement, selon une approche méso et qualitative, je m’attache à identifier et à suivre les représentants des organisations publiques, des secteurs privés et des associations de défense des droits et de l’environnement. Pour conduire l’enquête sociologique, je travaille à partir de la littérature scientifique et grise, de la recherche de terrain, des archives, des entretiens et de l’observation, parfois participante."
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