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Côme Souchier soutient sa thèse

Soutenance thèse / Régulations

On January 23, 2025

Sciences Po Grenoble - UGA - Salle Quermonne

Photo de Jean Louis Mazieres (https://www.flickr.com/photos/mazanto/24471601234)
Photo de Jean Louis Mazieres (Albert Gleizes. 1881-1953. Paris. Espace rythmé selon le plan ; https://www.flickr.com/photos/mazanto/24471601234)

Les raisons gouvernementales du temps. Une anthropologie historique des temporalisations du XIVe siècle à nos jours.

Cette thèse étudie les raisons gouvernementales des temporalisations dans une démarche d’anthropologie historique. Les temporalisations sont le résultat d’opérations mentales consistant à découper des durées dans la trame des perceptions, de la mémoire et de l’imagination, puis à les articuler entre elles à des fins pratiques ou réflexives. Dater un événement, par exemple, suppose d’en identifier les limites avant de l’inscrire dans l’ensemble de durées standardisées qui composent le calendrier grégorien. Tout un ensemble de supports matériels, techniques et sensibles appuient ces temporalisations : montres et horloges, almanachs, agendas, chronologies, journaux intimes, grilles horaires, arbres généalogiques, etc. Ce sont ces agencements de durées, leurs supports et leurs effets qui ont été progressivement subsumés dans la catégorie englobante de « temps ».

En faisant dialoguer un terrain local centré sur la ville de Grenoble, le département de l’Isère et l’ancienne province du Dauphiné, avec des sources écrites, archivistiques et journalistiques au niveau national, ce travail vise à comprendre les formes historiques prises par ces temporalisations et leur intrication avec les modalités d’exercice du pouvoir, qu’il soit ecclésiastique, étatique ou capitaliste. Il s’appuie pour ce faire sur une grande variété d’exemples de temporalisations collectés dans la longue durée, de l’instauration des premières horloges publiques à partir du XIVe siècle aux « bureaux des temps » du XXIe siècle, en passant par la discipline temporelle au travail et la standardisation horaire au XIXe siècle. Il s’agit, dans chaque cas abordé, d’étudier les conditions socio-culturelles et techniques qui rendent possibles les temporalisations, d’identifier leurs acteurs, les activités et publics visés, et d’apprécier les résistances que leurs mises en œuvre peuvent susciter.

Trois modes de temporalisation peuvent alors être distingués, selon la nature de l’agencement de durées opéré : le mode rythmique d’alternance de durées (par exemple, le rythme hebdomadaire chrétien et le rôle pivot du dimanche sacré) ; le mode métrique de comparaison de durées (les statistiques sur le temps de travail moyen selon les secteurs d’activité) ; le mode synchronisateur de jonction de durées (une affiche précisant la date et l’heure d’un rassemblement). Enchevêtrées, continuellement recomposées, parfois en contradiction les unes avec les autres, les manifestations historiquement situées de ces modes de temporalisation participent de la gouvernementalité de notre société en agissant sur les pratiques des individus, des groupes et des populations.

Mots-clés : modes de temporalisation ; anthropologie historique ; standardisation horaire ; horloges ; calendriers ; politiques temporelles

Nicolas Adell · Professeur des universités, Université de Toulouse​​​​
Jean-François Bert · Professeur titulaire d'anthropologie des savoirs, Université de Lausanne
Liliane Hilaire-Pérez · Professeure des universités à Paris Cité et directrice d'études de l'EHESS (centre Alexandre Koyré)
Olivier Ihl · Professeur des Universités à Grenoble-Alpes​​​​
Laurent Jeanpierre · Professeur des Universités à Paris 1 Panthéon Sorbonne
Martine Kaluszynski · Directrice de recherches à Pacte
Jérôme Lamy · Directeur de recherches au CESSP

Thèse co-dirigée par Martine Kaluszynski et Jérôme Lamy.

Date

On January 23, 2025
Complément date

14h

Localisation

Sciences Po Grenoble - UGA - Salle Quermonne

Submitted on December 12, 2024

Updated on January 16, 2025