Anne-Sophie Crépeau soutient sa thèse

Le changement climatique induit de nombreux impacts sur les territoires de montagne, leurs caractéristiques spécifiques les rendant particulièrement vulnérables. Ces impacts sont déjà visibles sur les activités touristiques et récréatives et conduisent au développement de stratégies d’adaptation, notamment autour de l’activité du ski. Les conséquences du changement climatique sur les conditions de pratique des sports de montagne en période estivale sont désormais documentées et montrent que l’élévation des températures pourrait rendre la pratique trop dangereuse physiologiquement et trop risquée en raison d’instabilités météorologiques et géomorphologiques. Cette recherche s’intéresse aux comportements adoptés par les pratiquants autonomes et les prestataires d’activité, à leur évolution dans le temps, mais aussi à leurs conditions d’émergence, dans le domaine des sports de nature estivaux, en moyenne montagne et au sein des PNR du Vercors et du Massif des Bauges. Elle étudie la manière dont les dispositions sociales peuvent influencer l’inscription des pratiquants dans une trajectoire d’adaptation durable. Les résultats mettent en lumière quatre catégories distinctes chez les pratiquants autonomes, selon les comportements qu'ils adoptent en matière d'adaptation et d'atténuation. Les facteurs tels que le genre et l’omnivorité dans la pratique permettent d'expliquer l'appartenance à l'une ou l'autre des catégories. Cette thèse permet également de mettre en évidence quatre catégories de prestataires d’activité qu’il a été possible de situer sur un continuum de l’adaptation durable, allant de la seule adaptation à l’atténuation. Les résultats montrent que plus la sensibilité environnementale des individus est forte, plus ils sont enclins à s’adapter durablement, la transmission auprès de leurs publics tenant une place centrale. En outre, pour les deux types de pratiquants, il ressort qu’une socialisation précoce, intense et durable à la nature et aux sports de nature permet de développer un niveau élevé de connexion à la nature et la construction d’une forte sensibilité environnementale.

Thèse dirigée par Clémence PERRIN-MALTERRE et Marc LANGENBACH.