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THOMAS REVERDY

Professeur des universités

Régulations

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Building : Viallet

Office : KM16

Adresse
Génie Industriel, 46 av Félix Viallet, 38031 Grenoble Cedex 1)

Tel. : 0476574913
Thomas.Reverdy@grenoble-inp.fr

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Sociologie économique : organisation par le marché et interventions publiques dans les domaines de l'énergie et de l'environnement

Les politiques énergétiques et environnementales en France et en Europe ont un large recours au mécanisme du marché, sous la forme de réformes libérales (marché de l'électricité) ou d'instruments de marché (marché des certificats d'économies d'énergie, marché des quotas d'émission de gaz à effet de serre...). Ces tentatives, influencées par les expériences états-uniennes et britanniques, ont été aussi encouragées par le régime européen de la concurrence. Au fur et à mesure de leur déploiement, ces politiques ont donné lieu à de nombreux ajustements et de nombreuses exceptions. Par ailleurs, les politiques environnementales (soutien aux énergies renouvelables, au vecteur hydrogène, à l'économie circulaire, à l'efficacité énergétique) se déploient dans un environnement marchand, et donc doivent composer avec les dynamiques concurrentielles, tant au niveau du comportement économique des entreprises que de la régulation de la concurrence.  

Les investigations empiriques, conduites par des doctorants ou par moi-même, rendent compte des luttes et des compromis entre la stratégie d'organisation par le marché et le recours à des interventions directes des Etats. Elles cherchent à caractériser précisément la nature des ajustements dans le design et le déploiement de ces politiques, les enjeux et les motivations de ces ajustements, la participation des parties concernées et des experts, les modalités concrètes de délibération, les dynamiques d'appropriation par les acteurs économiques.

Sociologie des organisations : la conduite de projet face aux incertitudes 

Les incertitudes et la complexité sont les deux principales limites de l’organisation bureaucratique. Mais elles constituent aussi le fondement des relations de coopération. L’analyse de la nature des incertitudes et des facteurs de complexité est donc utile pour comprendre comment les rôles organisationnels et les relations de coopération se recomposent dans une organisation.

J’ai réalisé pendant plusieurs années des enquêtes sur la prise en charge des incertitudes dans le cadre de projets industriels complexes soumis à de fortes contraintes temporelles (délais contractuels, durée d'indisponibilité) et à de fortes exigences de prévention (risque environnemental, risque industriel... ). Un ouvrage publié par Dunod, propose une synthèse de ces enquêtes. Il met en évidence comment des méthodes formelles de pilotage de projet peuvent participer à un « déni de l’incertitude », véritable pathologie des organisations par projet, dans la mesure où il décourage l’expression des alertes et les capacités collectives d’adaptation.

Les enquêtes se déplacent actuellement vers l’étude des dynamiques d’appropriation des nouvelles technologies de l’« Usine du Futur » ou de l’« Industrie 4.0 » : interfaces numériques et technologies portées, équipements de mesure reliés à internet, possibilités de collecte de données, nouvelles capacités de calcul, intensification de l’automatisation, usage de l’intelligence artificielle. A la suite des travaux fondateurs de Steve R. Barley en sociologie des techniques, nous étudions les recompositions des rôles et des compétences autour de ces nouvelles technologies au sein des usines.

Enseignement

Sociologie du travail et des organisations (Génie Industriel  2e année)

Approches sociologiques de l’innovation (Génie Industriel 3e année)

Cours interdisciplinaires en Génie Industriel :  Coordination de la Chaîne Logistique, Production et Environnement, Systèmes d’Information

Cours « entreprise et société : questions éthiques et politiques » (Génie Industriel 3e année)

L'organisation par projet  (Master Technique Sciences Décision de Sciences Po Grenoble, 1e année)

Les instruments économiques de la transition énergétique (Master Technique Sciences Décision de Sciences Po Grenoble, 2e année)

Curriculum vitae

Diplôme d'Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure de Génie Industriel de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (INPG), Mention Bien (Juillet 94).

Diplôme de Doctorat en Génie Industriel mention Economie et Sociologie, obtenu le 4 Décembre 1998, avec la mention très honorable avec félicitations, Université Pierre Mendes France, Institut National Polytechnique de Grenoble : “ L'invention du management environnemental, extension de la qualité industrielle et régulation négociée de l'environnement ”. Membres du jury : Erhard Friedberg, Armand Hatchuel, Lucien Karpik, Pierre Lascoumes, Denis Segrestin (directeur de thèse)

Qualification (Maitre de conférences) en Sociologie par la CNU 19 en mars 1999.

Recrutement à l’Université Pierre Mendès France en Septembre 1999, sur un poste de Sociologie au sein du Département Gestion Economie Société de l’Université Pierre Mendes France.

Responsable du DESS Conduite du Changement et Système d’Information à l’Institut Universitaire Professionnalisé Ingénierie Économique, du Département Gestion Économie Société (DGES), de 2000 à 2003

Responsable de la Spécialité Ingénierie de l’Innovation du Master Management Stratégique et Génie des Organisations (Institut d’Administration des Entreprises de Grenoble) de 2003 à 2007, responsable des projets collectifs en partenariat avec des entreprises en création, des incubateurs de la région grenobloise.

Habilitation à Diriger les Recherches en Sociologie obtenue le 13 décembre 2012 à l’Institut d’Études Politiques de Paris, mémoire biographique : « les dynamiques d’apprentissage au sein des organisations et des marchés », recherche originale : « Le secteur énergétique au milieu du gué : les incertitudes d’une réforme économique », Membres du jury : Michel Callon, Hervé Dumez, Marion Fourcade, Pierre François, Denis Segrestin, Philippe Steiner.

Responsable pédagogique du cursus de préparation du diplôme en formation continue d’Ingénieur en Management Technologique spécialité Génie Industriel (cycle de 3 ans, 10 à 20 stagiaires diplômés par an) de 2012 à 2017.

Direction des Etudes à Grenoble – INP Génie Industriel (depuis 2020) : organisation des enseignements et suivi de la scolarité pour 650 étudiants, coordination des responsables de filières, conduite de la réforme pédagogique de l’école (nouvelle maquette d’enseignement), réorganisation des enseignements dans le contexte de crise du COVID.

Professeur des Universités en Sociologie à Grenoble-INP (concours, Septembre 2021)

Co-porteur du Cross Disciplinary Project « CO2 Challenge » sur les enjeux scientifiques, techniques et sociétaux de la capture et la valorisation du CO2 (depuis 2022)

L'Usine du Futur : transformation du travail et des organisations

En lien avec l'Ecole de Génie Industriel, le développement d'enseignements et de recherche pluridisciplinaires sur l'Usine du Futur,  nous nous intéressons aux dynamiques d'appropriation des nouvelles technologies numériques dans les situations de travail dans l'industrie et dans la gestion des infrastructures.  La recherche en sociologie a montré que l’efficacité de nouvelles technologies n’est pas une caractéristique intrinsèque de celles-ci, mais dépend des processus d'appropriation par les professionnels, les collectifs de travail, les organisations. Les nouvelles technologies numériques, comme l'internet des objets, l'intelligence artificielle et les robots collaboratifs, constituent de nouvelles opportunités pour améliorer la performance, mais elles peuvent aussi accroître la vulnérabilité des systèmes de production du fait de leur opacité et de leur complexité technique. L'enjeu de ce projet est d'examiner les processus d'appropriation, de montée en compétence et de réorganisation associés aux déploiement de ces technologies. Il s'agit aussi de travailler avec des développeurs et chercheurs en sciences pour l'ingénieur pour travailler sur des technologies plus accessibles par les utilisateurs professionnels.

Des investigations empiriques sont actuellement conduites dans des activités industrielles, sous la forme de retour d'expérience ou d'accompagnement des phases de déploiement. Plus globalement, ce projet a aussi pour ambition d'apporter un éclairage sur les évolutions du travail et des organisations dans l'industrie. 

En particulier, nous encadrons actuellement, avec Thierry Menissier, la thèse de Louis Devillaine, intitulée Usages de l'intelligence artificielle dans les systèmes techniques complexes : enjeux organisationnels, politiques et éthiques

Efficacité énergétique

Dans la continuité de mes travaux sur le secteur de l'électricité, j'ai investigué un des mécanismes principaux de financement des travaux d'efficacité énergétique dans le batiment, les certificats d'économie d'énergie. Un chapitre d'ouvrage (à paraitre) rend comte de la trajectoire de cet instrument, des considérations théoriques de sa définition initiale (marché de crédit qui valorise les gains de performance énergétique), sa politicisation progressive (en particulier l'intégration de critères sociaux) jusqu'au découplage complet vis-à-vis de la logique initiale avec la mise en place de coefficients de bonification. Ce cas illustre un mouvement assez général : le détournement ou le contournement des mécanismes de marché (quotas CO2, certificats verts, CEE) par des pratiques plus traditionnelles de subvention des surcoûts. Ce mouvement annonce un affaiblissement progressif des politiques néolibérales et un retour de la planification publique, dans le domaine de la transition écologique.

Défi CO2

Le Défi CO2 est un projet interdisciplinaire soutenu par l'UGA, qui rassemble une large diversité des chercheurs en chimie, biologie, économie, sciences pour l'ingénieur et sociologie, autour des enjeux de décarbonation de l'industrie, de capture et réutilisation du CO2. Nous recrutons en octobre 2023, Jean Baptiste Devaux, post-doc pour les deux prochaines années. Nous étudierons la conception de plusieurs politiques en faveur de la décarbonation : le mécanisme de soutien à la décarbonation de l’industrie fondé sur un prix garanti du CO2, le soutien à la capture de CO2 pour stockage et réutilisation, le soutien à la production de carburant de synthèse pour le secteur aérien. Ces politiques témoignent d’un renversement dans les stratégies d’articulation des politiques environnementales avec les enjeux de « compétitivité » des économies nationales dans un contexte de concurrence européenne et mondiale. Alors que ces enjeux de compétitivité ont longtemps paralysé les efforts environnementaux dans l’industrie européenne, ils font l’objet d’une reformulation récente en termes d’attractivité des pays pour des investissements. Ce nouveau cadrage de la question concurrentielle justifierait des subventions massives pour des technologies décarbonées. Mais ces interventions publiques ne font pas l’unanimité, dans l’espace politique, administratif, au sein de l’industrie, tant au niveau des objectifs visés que de la sélectivité des aides, des moyens mis en œuvre. Leurs impacts potentiels sur le marché intérieur, leurs objectifs, et leur compatibilité avec les règles européennes de contrôle des aides d’Etat ne semblent pas encore totalement validées.

Projet Flex-Mediation : Analyse socio-juridique de la politique de gestion dynamique de la demande en électricité

Dans le cadre du Programme et Équipement Prioritaire de Recherche Technologies Avancées des Systèmes Energétiques (PEPR TASE), j’ai obtenu le financement d’un post-doc pour 2 ans à partir de janvier 2024. Clément Gasull, qui sera coencadré avec Blanche Lormeteau, chargée de recherche CNRS en droit, nous permettra d’étudier la construction économique et juridique de la gestion dynamique de la demande, l’effacement et l’interruptibilité des consommateurs. Ce travail interdisciplinaire a pour objectif d’approfondir la dimension juridique de la production des règles, la définition des contrats, dans une perspective de sociologie du droit, dans le prolongement de mes travaux sur le marché de l’électricité. Il s’agira cette fois-ci de s’intéresser à la libéralisation du point de vue des consommateurs, et en particulier des consommateurs finaux, la façon dont ils sont équipés pour adapter leur consommation à des signaux économiques en provenance du marché de l’électricité.

Encadrements de thèse

Michaël Fernandez (depuis Septembre 2018, soutenance prévue fin 2023) : « Le changement d’échelle dans la diffusion de l’hydrogène, expérience japonaise, actualité française ? ». Thèse en sociologie, co-encadrée (70%) avec Matthieu Brugidou (30%), chercheur à EDF R&D et chercheur associé à PACTE, financement EDF/ADEME. Soutenance prévue Janvier 2024

Corentin Gariel (depuis Septembre 2021) : « Les collaborations multi-acteurs internationales : le cas de la lutte contre des déchets plastiques », thèse en sciences de gestion, co-encadrée (50 %) avec Anne Bartel Radic (50 %) CERAG.

Louis Devillaine (thèse commencée en septembre 2021) : « Usages de l’intelligence artificielle dans les systèmes techniques complexes : enjeux organisationnels, sociaux, politiques et éthiques ». Thèse en co-direction avec Thierry Menissier, professeur de philosophie politique.

Anne-Gaelle Guerin (depuis septembre 2022) : « L'accompagnement à la rénovation énergétique des logements individuels » thèse en co-direction (50%) avec Alexandre Mallard (50%) (MinesParisTech, CSI), hébergée au laboratoire PACTE.

Submitted on October 3, 2023

Updated on December 5, 2024