HÉLÉNA RENAND

Science-politique, sociologie.

J'ai obtenu mon doctorat de science-politique en 2014. Dans ma thèse, je me suis intéressée au processus de mise à l’agenda de la question du non-recours à la protection maladie par les acteurs de la sécurité sociale en France, en centrant mon attention sur les enjeux liés à la quantification et à l’usage des chiffres dans ce processus.

Puis, dans le cadre de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) (Laboratoire Pacte, UGA), j’ai développé des travaux visant à comprendre les enjeux et les effets de dispositifs locaux destinés à améliorer l’accès aux droits sociaux et aux soins, à la fois pour leurs publics et pour les professionnel.le.s qui les conçoivent et/ou les mettent en oeuvre. De manière liée, j’ai commencé à explorer les trajectoires de soins et de santé, en particulier de personnes précaires, à partir du prisme du 'non-recours' (le fait que des personnes n'accèdent pas ou ne veulent pas bénéficier de certaines prestations sociales et/ou d'offres de santé auxquelles elles pourraient prétendre). 

En 2017, j’ai été recrutée en tant que postdoctorante dans le CDP « Life » de l’Initiative d’Excellence (IDEX) de l’Université Grenoble-Alpes. Ce postdoctorat a été l’occasion d'analyser les trajectoires de malades du cancer sous l'angle du 'non-recours' ; j'ai pu mettre en lumière des inégalités dans l'accès au diagnostic et m'intéresser aux mécanismes sous-jacents, en lien notamment avec les contextes de vie des personnes et les pratiques médicales, ainsi qu'aux implications de ces inégalités sur la santé des personnes. J’ai également pu développer des recherches sur le rapport différencié aux appareillages médicaux, par exemple en cas d’apnée du sommeil, selon les trajectoires et les conditions de vie des personnes. Ces travaux, menés en collaboration avec le laboratoire HP2 (Inserm, CHUGA, UGA), se poursuivent actuellement à travers l'étude "Socio-SAS" conduite dans le cadre du programme de recherche pluridisciplinaire My Way to Health.

Depuis 2020, je suis responsable de l'Odenore ; je pilote différents projets d'étude et de recherche, en lien avec des acteurs institutionnels et associatifs et avec des équipes de recherche en France et à l'étranger, notamment dans des pays francophones. Au cours des dernières années, j'ai en particulier travaillé au développement d'enquêtes collaboratives, mêlant méthodes quantitatives et qualitatives, pour documenter la question du non-recours à partir des personnes concernées par le sujet, tels les "baromètres de l'Odenore", et à la consolidation de dynamiques de recherche pluridisciplinaires pour explorer les trajectoires de personnes en situation de vulnérabilité par rapport à leurs droits sociaux, aux services (dans le champ social et de la santé) et/ou aux soins auxquels elles pourraient prétendre.