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DémocratieS, des marges au centre : la démocratie locale française à l’épreuve du faire

Séminaires et ateliers / Villes et territoires, Séminaire Villes et Territoires

Le 13 juin 2025

Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine - Salle des actes

Photo de Element5 Digital: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/personne-laissant-tomber-du-papier-sur-une-boite-1550337/

Avec Antoine Ancelet-Shchwarz

La crise démocratique française ne semble pas atteindre la vitalité associative, si on mesure cette dernière au nombre d’associations qui continuent de se créer et au nombre d’adhérents et de bénévoles qui persistent à s’y engager. Pourtant, la littérature scientifique converge avec le narratif des corps intermédiaires et de la société civile organisée pour consacrer le rôle de catalyseur démocratique des associations, composantes de ces corps intermédiaires aux côtés des syndicats et des partis. Or, dans des villes comme Grenoble, terrain de la thèse, où l’on compte près de 5 000 associations actives, la vitalité associative n’améliore pas la participation citoyenne, ni plus spécifiquement la participation électorale, alors que la municipalité propose une trentaine de dispositifs augmentant la démocratie locale.

A quelles conditions les initiatives associatives utilisent-elles des dispositifs de démocratie locale comme moyens d'action ?

L'hypothèse centrale de cette recherche est que les associations sont empêchées par les limites posées par les configurations de la démocratie locale (place institutionnelle du maire, encadrement très étroit de la participation citoyenne), d’être autant actrices de la démocratie en France que le suppose leur place de corps intermédiaire. Mes autres hypothèses consistent à supposer que les variations du recours des initiatives associatives à la démocratie locale s'expliquent par des indices d'institutionnalisation de l'association plutôt que par son objet, ou bien que c’est une catégorisation des initiatives (délibératives, adversariales, agonistiques) qui est la plus déterminante pour expliquer ces variations.

Étudier les conditions du recours des initiatives associatives à la démocratie locale dans son ensemble pour adresser un problème public doit permettre de comprendre, d’une part, quelles configurations de la démocratie locale leur permettent d’accéder aux instruments de cette démocratie locale, et d’autre part, quels usages de ces instruments améliorent la qualité de leurs initiatives.

Cette recherche mobilise des méthodes mixtes. Dans un premier temps, une textométrie des initiatives associatives telles qu’on les trouve dans des formes telles que les pétitions, les annonces sur Internet, les lettres, les doléances, et plus spécifiquement dans les évaluations des dispositifs grenoblois de démocratie locale, permettra d’identifier comment les associations expriment ces initiatives et quelles manifestations de leurs relations à la démocratie locale on y retrouve. Dans un deuxième temps, une enquête par questionnaire auprès d’un échantillon d’associations grenobloises sur leurs initiatives permettra de confronter les réponses aux résultats de la première phase. Enfin, dans un troisième temps, des entretiens avec des responsables associatifs de différents quartiers grenoblois choisis pour leurs spécificités socio-démographiques, associatives et démocratiques, ainsi que des observations de leurs activités, permettront de tester la robustesse de ces résultats en mesurant les distances éventuelles entre discours et pratiques des associations.
 

Date

Le 13 juin 2025
Complément date

15h-16h

Localisation

Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine - Salle des actes

Cycle de séminaire

Publié le 22 mai 2025

Mis à jour le 3 juin 2025