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« La fureur du monde » est d’abord « une culture de l’immédiateté, de l’urgence du temps réel, des flux tendus, des projets qui se succèdent à un rythme toujours plus rapide » (Joël Candau, Pour un mouvement slow science, 2010). Au-delà du monde scientifique, la déhiérarchisation des informations, la brutalisation des échanges, notamment dans la sphère publique, la polarisation du monde qui paradoxalement générerait de l’incertitude, la perte de confiance dans les institutions, génèrent une cacophonie : la fureur est avant tout du bruit (Faulkner, 1929). Ce vacarme viendrait réagencer les territoires politiques, sociaux, économiques, flouter la pratique et le positionnement des chercheurs, dont la parole est mise en concurrence, voire mise à distance, par ce mouvement anarchique.
Mais le déploiement de cette fureur génère également l’opportunité de mettre de l’ordre dans cette dissonance. Il s’agit ainsi de comprendre le réagencement du monde et de l’activité scientifique. « La fureur du monde » pose la question de la responsabilité des chercheurs, non seulement à l’intérieur de leur discipline, mais également entre leur discipline, et surtout à l’extérieur. Entre critique sociale, action politique et ascèse intellectuelle qui imposerait une forme de retrait, comment se positionnent les chercheurs ? Les formes de l’engagement scientifique ont-elles fondamentalement évolué ? Ce tintamarre peut-il déboucher sur l’invention de nouvelles pratiques scientifiques ? Quel rôle, quelle posture, quelle pratique pour les chercheurs SHS ?
La question de leur responsabilité est d’autant plus prégnante, que le domaine SHS est un ensemble de disciplines à l’articulation et au périmètre historiquement variables. Alors que PACTE axe son projet scientifique sur l’interdisciplinarité, ce séminaire est conçu comme une exploration qui réunit les différentes disciplines du laboratoire autour du renouveau des formes d’engagement.
Il s’agit alors de prendre au sérieux les commentaires laudatifs sur les SHS, qui « proposent des clés pour l’intelligibilité du monde » (secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2016[1]), qui « sont de plus en plus sollicitées, voire réclamées » (E. Godelier, 2020[2]) : pour acter leur place centrale, il faut déplier leur rapport au monde.
Cette session du séminaire interéquipe vise à alimenter…
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Une discussion historique sur le potentiel renouveau des formes de l’engagement des chercheurs SHS dans la cité ;
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Une discussion épistémologique sur le lien entre positionnement et pratiques de recherche d’une part, éthique et responsabilité d’autre part ;
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Une discussion méthodologique sur les méthodes de description et d’explication de ces phénomènes : comment décrire leur genèse et leur efficacité ? De nouvelles méthodes peuvent-elles émerger ?
Agenda des séances
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