La recherche doctorale que je mène aujourd'hui porte sur l'identification de dynamiques propres à trois territoires (les régions métropolitaines de Grenoble, Brest et Strasbourg) et vise à identifier d'éventuels liens entre une action écologique fortement ancrée sur le territoire et les politiques de planification à l'échelle locale. Cette recherche s'intéresse donc d'abord à l'histoire de l'action écologique sur chacun de ces territoires, leurs liens avec les sites dont elles s'emparent, les orientations politiques privilégiées par les différents groupes d'action écologique mais aussi l'adhésion ou non des publics à cette action ainsi qu'aux principes qui la guide (adhésion mesurée par les pratiques individuelles et collectives ou par le vote). Ensuite, par l'étude de controverses autour de la planification territoriale sur le temps long, je souhaite évaluer s'il existe au travers de ces politiques locales une prise en considération des actions menées par les groupes écologistes ainsi que de l'adhésion des publics aux principes portés par l'action écologique. La possibilité d'une action écologique ancrée fortement sur un territoire (par les liens qu'elle entretiens avec des problématiques locales, les habitants, les écosystèmes spécifiques aux sites...) mais aussi le fait qu'une telle action soit capable de s'imposer (avec plus ou moins de vigueur) dans le cadre de la gouvernance métropolitaine m'invite à dresser un parallèle entre l'action écologique circonscrite à un territoire donné et les scènes culturelles, un concept mobilisé généralement par la recherche en urbanisme. Un tel parallèle permet d'envisager l'action écologique sur un territoire comme un phénomène à la fois diffus mais incarné par des pratiques, des hauts-lieux, des moments fondateurs, des atmosphères urbaines, des figures singulières ainsi qu'un relais voire une mise en scène organisée par le politique à l'échelle locale. En somme l'objectif de cette recherche est avant tout prospectif : il s'agit d'identifier d'éventuelles nouvelles dynamiques sur nos territoires métropolitains qui soient à même de modifier la fabrique urbaine et territoriale, via des mobilisations citoyennes, des pratiques, des sensibilités chez les publics ou encore des relais de l'écologie politique au sein des institutions en charge de la gouvernance.