Portrait de corneloj
Affiliation : 
Autre
Statut : 
Maître de conférences
HDR
Habilité(e) à diriger des recherches
Permanent.e
Domaines de recherche : 
Sociologie des cultures récréatives
Équipe de recherche : 
Téléphone : 
0473782676
Adresse : 
Cité des Territoires 14 av. M. Reynoard 38100 GRENOBLE

Onglet(s)

Présentation

Depuis trente ans, nous menons des recherches sur les espaces récréatifs en nature dans le cadre d’un collectif de chercheurs, d’experts, d’étudiants et de doctorants. Comprendre la dynamique des pratiques sportives et culturelles de nature, interroger les organisations et leur développement, accompagner et analyser les territoires de nature dans la façon dont ceux-ci définissent un cadre d’action opératoire,… Voici quelques aspects que nous souhaitons aborder dans nos recheches. Mais au-delà de la saisie des liens entre la culture, les territoires et les innovations que nous avons investis pendant de nombreuses années, depuis quelques temps, nous nous intéressons à la façon de penser la transition récréative. Comment envisager non pas le développement et l’innovation dans tous les sens et dans toutes les directions, mais accompagner un tournant récréatif pour éviter de penser que tous les changements se valent et que tout est possible à partir du moment où un profit économique ou personnel est garanti.

Dès lors, nos travaux de recherche s’orientent sur la saisie des pratiques, des actions et des mouvements qui s’engagent sur la voie de la transition récréative en considérant qu’une transition sociétale ne repose pas seulement sur les seuls aspects technologiques, énergétiques, juridiques ou économiques. En interrogeant les formes d’écologie corporelle présentes, les formes culturelles affectionnées et la manière de penser l’action publique, des registres esthétiques de la vie en société sont interrogés pour penser les orientations légitimes des systèmes d’action et des modes de vie acceptables et choisis. Etudier les pratiques récréatives en transition, c’est accorder de l’attention  aux pas de côté et aux pratiques alternatives et dissidentes qui souhaitent s’engager dans un tournant récréatif et repenser les liens au corps, aux éléments de la nature, aux lieux de vie ou encore au politique.

Les travaux de recherche que nous menons au CERMOSEM interrogent alors les pratiques professionnelles et sociales en transition ; invitent les étudiants et les doctorants à observer les mouvements culturels émergents et contre-culturels par rapport aux dominantes contemporaines ; et accompagnent les acteurs et les territoires à saisir la dynamique de ce mouvement.  Au-delà des aspects théoriques et formels de ces recherches, nous souhaitons accompagner les acteurs territoriaux dans la gestion de leur univers de pratique. Comment et sous quelles formes engager des actions significatives pour penser autrement les trajectoires territoriales et la manière de penser les prestations récréatives proposées aux clients, publics et usagers des lieux ? Bref, tout un ensemble de mesures, de principes et de cadrages scientifiques et de modes d’intervention sont déclinés pour observer les mutations dans l’air du temps et les formes de transition récréatives en gestation.

Une nouvelle épistémê est alors envisagée pour conceptualiser la lecture de cette transition. Des méthodes d’investigation singulières et contextuées sont mises en place pour accompagner les pratiques des acteurs dans les sphères locales d’investigation. L’attention portée aux cultures transmodernes, aux pratiques post-touristiques ou aux tourismes scientifiques sont quelques dimensions scientifiques qui permettent d’observer ces transitions. De même, la référence aux laboratoires récréatifs, aux formes de développement, au système culturel localisé en lien avec l’habitabilité des lieux de vie et d’agrément permet de décliner l’engagement social et politique dans une vision alternative de la gouvernance et de l’action publique. Accorder de la valeur à la culture vécue, habitée et partagée dans des espaces de proximité, c’est envisager de repenser les liens entre le politique, le social et le spatial pour donner naissance à des milieux récréatifs. Une épistémologie relationnelle, pragmatique et transmoderne est ainsi possible et activable pour participer à la déclinaison de cette nouvelle science sociale, à la fois dans la façon de penser la recherche mais aussi le lien avec les acteurs, les publics et les habitants des espaces récréatifs et locaux.