Thèse en co-tutelle internationale entre l'Université de Grenoble Alpes et l'Université Abdou Moumouni (Niger).
Au cœur de l’espace Sahélo-saharien, le Niger constitue depuis la fin des années 2000 l’un des plus importants lieux de passage des migrants, depuis l’Afrique de l’Ouest en direction de l’Europe via l’Algérie et/ou de la Libye. Depuis 2015 (Sommet Euro-Africain de La Valette), après la fermeture des autres itinéraires alternatifs (chute de Kadhafi, conflit malien), le Niger, seul Etat de la sous-région avec une relative stabilité politique et sécuritaire, s’est « imposé » aux yeux de l’Europe, comme le dernier rempart dans sa lutte contre les migrations clandestines et, donc candidat idéal dans la mise en œuvre de sa politique « d’externalisation » du contrôle des flux migratoires.
En s’intéressant à ce qui se passe « de l’autre côté de la frontière », ce sujet de thèse propose d’explorer la question des frontières sous un angle peu habituel dans les analyses géopolitiques, en liant les « borders studies » et les « migrations studies ». Elle se base sur une analyse critique et originale du triptyque de « sécurité, développement et protection » qui régit les dynamiques d’acteurs engagés dans la lutte contre les migrations clandestines au Niger. Elle part d’un constat, celui de la profonde transformation de l’espace territoriale nigérien depuis le Sommet Euro-africain de La Valette (Malte 2015), qui a érigé le Niger comme dernier rempart dans la lutte contre les migrations clandestines en direction de l’Afrique du Nord (Libye, Algérie) et progressivement vers l’Europe. Cela, s’est traduit notamment par l’adoption par le Niger d’une approche répressive et sécuritaire des migrations (avec une loi criminalisant les migrations) et par le durcissement de ses frontières (création et multiplication des points de contrôle en amont et en aval du pays).