Portrait de dehauts
Affiliation : 
Université Grenoble Alpes
Statut : 
Doctorante
Non permanent.e
Domaines de recherche : 
Constructions territoriales et territorialités
Cultural geography
Ecologie politique
Esthétique environnementale
Géographie culturelle
Spatialités humaines et animales
Équipe de recherche : 
Bureau : 
Bureau 319
Adresse : 
14 Avenue Marie Reynoard, 38100 Grenoble France

Onglet(s)

Présentation
Titre de la thèse : 
Le rewilding en Europe : humains et non-humains en tension dans la redéfinition des territoires et des trajectoires écologiques
Dates : 
septembre, 2020
Directeur.s / Directrice.s : 
Directeur.s / Directrice.s extérieur.e.s : 
Laine Chanteloup
Résumé de la thèse : 

Mon projet de recherche s’inscrit au croisement des géographies culturelle et politique de l’environnement, et vise à mettre en œuvre une approche de géographie plus qu’humaine : cette dernière reconnaît l’agentivité des non-humains et les interrelations entre êtres humains et non-humains et appartient à un ensemble de courants dits post-humains ou post-humanistes.

Il porte sur le rewilding, un nouveau principe d’action écologique et de conservation des espaces naturels né aux États-Unis dans les années 1990.

 

Le rewilding, tel qu’il est présenté et envisagé en écologie et dans sa mise en projets, conduit à penser l’action écologique comme n’ayant pas les êtres humains comme finalité, et comme ne reposant pas sur leur intervention. C’est un paradigme qui viserait à rétablir un écosystème dit sain et complet, dont le fonctionnement n’impliquerait plus d’action humaine. Je défends l’idée selon laquelle la notion centrale du rewilding est l’« autonomie plus-qu’humaine » : l’un des résultats attendus des projets de rewilding est en effet une autonomie des espèces et processus non-humains, considérés comme actants. Or cela conduirait à repenser les relations entre êtres humains et non-humains, aujourd’hui largement fondées en Europe sur l’image de l’être humain dominateur ou protecteur de la nature, pour établir une relation plus équilibrée. Cependant cette autonomie plus-qu’humaine est bel est bien envisagée par rapport aux êtres humains. Le rewilding est bâti sur une contradiction : les êtres humains cherchent à mettre en œuvre leur propre décentrement.

Ces interrogations me conduisent à une problématique générale : le rewilding, en tant qu’il actualise des rapports de force dans ses territoires de mise en œuvre, est-il en mesure de devenir un paradigme susceptible de transformer les relations entre êtres humains et non-humains en Europe, et selon quelles modalités ?

 

Ce travail s’inscrit dans la continuité de mon mémoire de recherche de master 2 qui portait sur les dimensions sociales, politiques et écologiques du rewilding chez l’ONG Rewilding Europe. Il répond à un réel besoin de la recherche de donner un cadre théorique à ce terme, largement mobilisé en Europe pour qualifier des projets de conservation d’espaces naturels : il s’agit de mettre en évidence les représentations sous-jacentes à l’utilisation de ce terme, afin d’en mieux comprendre les dimensions politiques et plus largement, de saisir comment les modalités d’actions s’opèrent dans les territoires en fonction des acteur·rice·s (notamment privés, publics, associatifs, collectifs) qui y agissent ou les habitent.