Adrien Mollaret soutient sa thèse

A partir d'une observation participante au long cours au sein d'un programme d'expérimentation en faveur de la participation des jeunes, cette thèse vise à questionner les ressorts de l’engagement professionnel en faveur du développement territorial. Ce matériau est complété par une enquête par questionnaire et par entretiens auprès d'un panel plus large de professionnels du développement territorial et de la participation, pour questionner leurs trajectoires sociales, leur rapport à l'activité professionnelle et leurs représentations politiques. Nous montrons que le développement territorial est à la fois une pratique institutionnelle, professionnelle et politique.

Dans un premier temps, nous caractérisons un type d’action publique particulier, en montrant que les politiques de développement territorial émergent à la suite d’une mobilisation croisée au sein des champs bureaucratiques, académiques et militants. Ces politiques peuvent être appréhendées comme le prolongement institutionnel des « nouveaux » mouvements sociaux.

Dans un second temps, nous questionnons l’impact des recompositions de l’action publique territoriale sur les professionnels chargés de leur mise en œuvre. Nous nous intéressons plus particulièrement aux métiers émergents qui prennent en charge les fonctions d’animation et de coordination des dispositifs de développement territorial. Nous mettons en lumière une posture d'activiste institutionnel et des efforts quotidiens pour se distinguer et se légitimer vis-à-vis de l’administration et des élus. Nous questionnons les conditions du maintien et du renouvellement de cet engagement professionnel et de la croyance dans l’action institutionnelle.

Enfin, dans un troisième temps, nous analysons les trajectoires biographiques des agents afin d’identifier les dispositions sociales à l’activisme institutionnel. À partir de ces analyses, nous proposons d’appréhender l’engagement professionnel au sein du développement territorial comme une matérialisation particulière du rapport à l’Etat et au politique de la « nouvelle petite bourgeoisie » culturelle.

Mots clefs : politiques publiques ; professions ; engagement ; participation ; institutionnalisation ; classes moyennes ; développement local